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L’opposition guinéenne doit changer de méthode insiste Faya Millimono

May 22, 2013
L’opposition guinéenne doit changer de méthode insiste Faya Millimono

L’opposition projette demain, 23 mai, une marche pacifique sur l’autoroute Fidel Castro de Conakry pour demander notamment au pouvoir de Conakry de cesser de tuer les partisans de l’opposition à l’occasion des marches qu’elle organise. Même si aucun compromis sur l’itinéraire de cette marche n’a été trouvé entre l’opposition et le gouverneur de Conakry qui souhaite que la marche se tienne sur la route Leprince du rond-point Hamdallaye à l’Esplanade du stade du 28 septembre.

A la veille de la dite marche et en marge de sa conférence de presse de ce 21 mai, portant sur la situation socioéconomique de la Guinée, Faya Millimono, le président du BL (Bloc Libéral), a estimé que les marches de l’opposition qui se sont toujours soldées par des morts, devraient obligées ces organisateurs à demander le départ du Président de la République. Depuis que les opposants ont commencé à marcher pour exiger des conditions transparentes pour l’organisation des élections législatives devant marquer la fin de la transition, une trentaine de personnes (en majorité des partisans de l’opposition) ont été tuées.

Pour M. Millimono, l’opposition guinéenne devrait changer de méthodes pour des raisons qu’il évoque dans ses propos que vous rapporte AfricaLog.

L’opposition doit changer de méthode, «parce qu’en marchant, on tue tous les jours des Guinéens.» Elle doit marcher, «parce que la réalité économique de notre pays est désastreuse,, parce que ce pays est trop divisé, à cause de l’impunité qui est devenue trop béante. L’autre chose que nous aurions souhaité affirmer que nous ne serions pas en mesure d’affirmer au sein de cette opposition républicaine, c’est qu’avec le BL, quand on sortira pour marcher et qu’un Guinéen tombe, nous ne quitterons pas la rue avant que le Président en fonction ne quitte. Au Mali, le jour où le Président Moussa Traoré a tué cinq personnes, le lendemain il était ancien Président. C’est en Guinée où on tue cinq, on tue dix, nous retournons à la maison, après on ressort deux semaines plus tard. Nous pensons qu’une marche qui connait la mort d’un Guinéen, doit aboutir à un changement de régime. C’est notre vision. Parce qu’il n’y a pas de politique en dehors du respect de la dignité humaine. Aujourd’hui la dignité du Guinéen est banalisée, bafouée.

Nous voyons les corps de nos frères ensanglantés comme à Zogota, à Siguiri, à Kindia et à Conakry, on retourne à la maison et on se prépare pour une autre manifestation. Il faut que l’opposition change de méthode, pour dire: à cause de ceux qui sont morts et à cause de celui qui pourrait risquer la vie, parce qu’il exerce un droit constitutionnel, que nous ne quittions pas la rue avant que le Président en fonction ne quitte le pouvoir, qui qu’il soit! Qu’il s’appelle Alpha, qu’il s’appelle Diallo, qu’il s’appelle Millimono, qu’il parte, parce qu’il a fait couler le sang d’un Guinéen, parce qu’il n’y a pas de haute trahison plus que celle-là.»

L’opposant a insisté par ailleurs qu’on ne «peut faire marcher toujours les gens pour des élections qui n’auront pas lieu.»

Le gouvernement va reporter la date du délai du dépôt des candidatures jusqu’après le 30 juin, parce que ces élections n’auront pas lieu, a affirmé Faya Millimono.

Rappelons que récemment, le BL avait émis le souhait de coupler les élections législatives prévues cette année, à l’élection présidentielle de 2015. Pour, entre autres, des raisons économiques.

Les élections législatives annoncées depuis le 13 avril dernier pour le 30 juin par le Chef de l’Etat guinéen devaient se tenir six mois après son investiture du 21 décembre 2010. Elles ont été sans cesse reportées du fait que le pouvoir et l’opposition ne se sont pas entendus sur les conditions de leur organisation.

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