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Situation sécuritaire inquiétante à Conakry

May 27, 2013
Situation sécuritaire inquiétante à Conakry

Le Gouvernement guinéen condamne la constitution de milices d’autodéfense. Dans la journée de ce dimanche 26 mai 2013, le Premier ministre a fait le tour des lieux sinistrés par la folie de certains hommes s’abritant derrière des colorations politico-ethniques pour accomplir leur sale besogne. Mohamed Saïd Fofana et sa suite ont également visité les structures hospitalières d’Ignace Deen, de Donka, la Clinique "Mère et Enfant" et la clinique "Dogomet".

Dans cette randonnée, le cortège du Chef du gouvernement comprenait également la présence de l’Ambassadeur de France en Guinée, de celle du Chef de la mission diplomatique américaine et la présence du Délégué de l’Union Européenne en Guinée.

Cette sortie sur le terrain est ainsi expliquée par le Porte-parole du Gouvernement : «le Gouvernement constate avec regret que depuis le jeudi 21 mai, jour de l’enterrement de certains militants du Collectif de l’opposition, en passant par la marche du 22 mai et de la journée ville morte du 23 mai, des violences s’installent et persistent en haute banlieue de Conakry, précisément sur l’axe Bambéto-Coza».

Conséquence, selon le Ministre Damantang Albert Camara: «Des pertes en vie humaine, des destructions de biens privés et publics, des exactions diverses, sont quotidiennement constatées dans ces zones».

A l’hôpital national Donka, la Directrice générale, Dr Fatou Sikhé Camara rapporte: «nous avons reçu un total de 80 blessés. Sur les 80 blessés, 17 ont été hospitalisés. Il y a à ce jour, 11 corps à la morgue. Le reste des blessés est en ambulatoire. Je voudrais profiter pour dire à la population que les prises en charge, c’est-à-dire toutes les charges, des victimes des différents événements est gratuite».

A la Clinique "Mère et Enfant", 37 cas de blessés ont été enregistrés. A la clinique "Dogomet", 2 cas.
A ce jour, «le Gouvernement s’inquiète d’autant plus que des responsables de partis politiques de l’opposition ont appelé à la constitution de comités d'autodéfense contre les forces de l’ordre chargées d’assurer la sécurité des populations et de leurs biens. Ces appels à la constitution de milices ont été relayés par certaines radios qui, elles-mêmes, ont appelé à une situation insurrectionnelle».

Et au regard du fait que «de tels comités dont la création va à l’encontre de la constitution et des valeurs républicaines que pourtant tous prétendent respecter», le Ministre Porte-parole du gouvernement rapporte que «le Gouvernement estime que les violences - suivies de destructions de biens privés et publics - qui secouent l’axe Bambéto-Coza dépassent largement et outrancièrement la revendication politique sur le processus électoral en cours».

Ainsi, sur le terrain, en dépit des appels au calme et à la retenue des leaders politiques, des médiateurs et des religieux, les manifestations de rue ont connu une escalade continue et tournante dans certains quartiers, où différents groupes s’affrontent, installant une sorte de solidarité du mal dans une rivalité destructrice.

Et le gouvernement condamne «la circulation d’armes dans les différentes communautés, la constitution de milices et de groupes d’autodéfense» qui, selon son porte-parole, «sont autant de sujets d’inquiétude».

Au terme de la tournée et vue l’ampleur des dégâts constatés sur le terrain, l’ambassadeur de France Bertrand Cochery aura les mots qu’il faut pour d’abord, regretter ce qui s’est passé, avant d’inviter à se donner la main: «au terme de la tournée que nous avons faite depuis ce matin dans les différents centres qui ont reçu des blessés et où sont détenus également les 11 dernière victimes, le premier sentiment qui nous habite, c’est une immense reconnaissance vis-à-vis de tous les personnels médicaux qui sont à pied d’œuvre depuis jeudi, pour prendre en charge les patients mais également, malheureusement, les morts. Le message que nous voulons lancer, c’est évidemment, l’appel au retour à la paix ; paix dans les quartiers et à la réconciliation des différentes populations qui composent ces quartiers et qui s’appellent Sylla, Diakité, Barry, Millimouno. Ils sont tous d’un même pays. Et pour les jeunes, ils sont tous d’un même avenir d’un même pays», a conclu le diplomate français.

Le Gouvernement réitère son rejet de la violence comme mode de résolution des problèmes qui se posent à la nation et rappelle son attachement à un dialogue national avec tous les acteurs, sur de grandes questions pour aboutir à un contrat de paix entre tous les Guinéens, seul gage d’une paix durable.

Le Premier ministre, Mohamed Saïd Fofana de son côté, a invité à la fraternité, comme notifié dans la devise du pays: «chacun de nous doit faire l’effort pour aller vers l’autre. Il n’y a pas de haine entre les ethnies dans ce pays. Il n’y a pas de haine possible. Nous avons visité les centres hospitaliers. Les jeunes qui sont morts l’ont été pour rien du tout. Ils n’auraient pas dû mourir. C’est ce qui nous rend tristes, en tant que gouvernement. Alors que chacun réfléchisse, pour l’amour de Dieu. Soyez rassurés que nous allons mettre en place une commission d’enquête pour voir qui est en train de faire quoi. Alors, les jeunes d’aujourd’hui, il faudrait que vous vous donniez la main: sosso, maninka, peulh. Ne nous suivez pas, nous les politiciens. Suivez votre avenir. L’avenir de ce pays, c’est vous».

Il appartient donc au gouvernement de restaurer l’ordre et la sécurité sur l’ensemble du pays et en particulier dans les zones de turbulence, dans le respect strict des droits de l’homme.

Comme l’a souligné le Ministre Damantang Albert Camara, porte-parole du gouvernement: «le Gouvernement ne ménagera aucun effort pour restaurer l’autorité de l’Etat et mettre hors d’état de nuire tous ceux qui enfreignent la loi» et que «aucun acte de violence, aucune violation des lois, quels que soient les auteurs, les motifs et les prétextes, ne sera toléré».

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