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Le dialogue inter-guinéen relancé, les conditions de l’opposition

Jun 03, 2013
Le dialogue inter-guinéen relancé, les conditions de l’opposition

Ce 3 juin, le dialogue inter-guinéen a été relancé au Palais du peuple de Conakry, a constaté AfricaLog sur place. Des coups de mains entre les opposants et Saïd Djinnit, le facilitateur international et représentant spécial de Ban Ki-Moon en Afrique de l’Ouest.

Saïd Djinnit était visiblement heureux de recevoir les leaders de l’opposition, suite à sa demande du 31 mai dernier. Mais il a annoncé que le dialogue proprement dit devait commencer ce 4 juin.

C’est un huis-clos de plus d’une heure qu’a duré le tête-à-tête entre les opposants Cellou Dalein Diallo de l’UFDG, Sidya Touré de l’UFR, Lansana Kouyaté du PEDN, Aboubacar Sylla de l’UFC ainsi que le Centriste, Jean-Marie Doré avec le facilitateur international, qui avait aussi à ses côtés Aboubacar Somparé, facilitateur désigné de la mouvance présidentielle et El Hadj Salifou Sylla, facilitateur désigné de l’opposition. On notait aussi la présence du Premier ministre, Mohamed Saïd Fofana qui a conduit une forte délégation gouvernementale dont les ministres, Alhassane Condé, de l’Administration du Territoire, Kalifa Gassama Diaby des Droits de l’Homme et des Libertés publiques, Albert Damanatang Camara, de l’Emploi, de l’Enseignement Technique et de la Formation professionnelle et porte-parole du gouvernement.

La Présidence était aussi présente à travers Naby Youssouf Kiridi Bangoura et Mme Nanténin Chérif. M. Philippe Van Damme, le chef de la Délégation de l’Union européenne en Guinée et Mme Metsi Makheta, Représentante résident du PNUD, ne se sont pas faits conter l’évènement.

Des leaders de la mouvance présidentielle étaient aussi à la rencontre, avec ceux du BOC (Bloc de l’opposition constructive).

La reprise du dialogue était annoncée sans préalables par des diplomates. Mais à l’issue de cette rencontre, le principe n’aura pas été respecté. Pour des raisons simples.

Le président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, Cellou Dalein Diallo, a été un peu plus clair aux journalistes, en soutenant que pour aller au dialogue, il faut d’abord en définir les objectifs. Et puis: «Nous nous sommes entretenus avec le Premier ministre et le facilitateur international. Nous avons les conditions qui nous paraissent indispensables pour relancer le dialogue. Nous avons proposé un ordre du jour. Il s’agit surtout de la question de Waymark, du vote des Guinéens de l’étranger, de la question du fonctionnement de la CENI et de la question du nouveau chronogramme des élections. Nous avons aussi demandé la libération de tous les militants de l’opposition actuellement incarcérés dans le cadre des manifestations pacifiques.»

Le facilitateur international, annoncé par le Premier ministre, Mohamed Saïd Fofana qui était aux anges, a livré des propos indécis. Après avoir remercié tous les participants, surtout les leaders de l’opposition qui ont «voulu accepter l’appel» qui leur a été lancé pour la reprise du dialogue. D’autant que Saïd Djinnit dit avoir tirées beaucoup de leçons après les violences qui ont récemment montré à Conakry des «situations que personne ne souhaite perdurer dans ce pays».

M. Djinnit, durant le premier échange entre les différentes parties au dialogue inter-guinéen, a déclare qu’il a été convenu de se mettre d’accord sur «le format et l’agenda des questions qui doivent être discutés dans le dialogue qui aura lieu formellement dès demain [4 juin : Ndlr].» Il n’a nullement apporté davantage de précisions sur sa déclaration, même s’il a rappelé aussitôt qu’il a engagé des consultations auprès des parties prenantes, notamment auprès des représentants de la communauté internationale qui partageraient, le même souci d’aller vers des «élections techniquement viables et irréprochables, dans des conditions de transparence qui permettent d’espérer des élections pacifiques.»

Dr Saliou Bella Diallo, président du parti Afia, allié du RPG-arc-en-ciel est optimiste et parle même de «journée historique», suite au temps que les acteurs politiques ont passé avec le facilitateur international. «Je suis heureux que tout le monde prenne conscience, que tout le monde reconnaisse qu’aller aux élections est un devoir pour un parti politique agréé. Toutes les parties doivent mettre la balle à terre. Chacun doit être collabo pour que nous puissions examiner tous les points de revendication de toutes les parties». Selon le président de Afia, il est souhaitable que la Guinée ait son Assemblée nationale « avant les grandes pluies, avant le mois de carême. » Il s’est montré hésitant quant au respect de la date du 30 juin, annoncé pour le scrutin législatif.

AfricaLog.com

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