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Un politicien gabonais aurait ordonné de tuer pour être puissant

Jun 07, 2013
Un politicien gabonais aurait ordonné de tuer pour être puissant

Un sénateur gabonais inculpé pour instigation d'assassinat a été placé sous mandat de dépôt vendredi, dans le cadre d'une affaire présumée de crime rituel, un phénomène qui fait régulièrement scandale au Gabon, a-t-on appris auprès du parquet général.

Le sénateur du Komo-Kango, Gabriel Eyeghe Ekomie, a été placé sous mandat de dépôt pour permettre au juge d'instruction de mener sereinement son enquête sur le meurtre d'une fillette de 12 ans en 2009, a déclaré la procureur de la République Sidonie Flore Ouwé.

Il bénéficiait de la liberté provisoire après sa mise en examen pour instigation d'assassinat (en mars, ndlr), sauf que Monsieur avait décidé de ne plus se présenter aux convocations du juge, a-t-elle précisé.

En décembre, le sénateur s'est vu retirer son immunité parlementaire après que le meurtrier de la fillette, condamné à perpétuité, l'avait désigné comme le commanditaire du crime à des fins fétichistes.

Pratiqués par des cercles secrets adeptes de sorcellerie, les crimes rituels consistent à prélever le sang de la victime et certaines parties du corps - yeux, sourcils, oreilles, sexe, langue, lèvres, bouts de peau, cerveau - censées offrir santé, richesse, réussite et pouvoir.

Selon l'Association de lutte contre les crimes rituels, qui a dénombré une vingtaine de cas depuis le début de l'année, de nombreux hommes politiques et personnalités ont recours aux crimes rituels pour en tirer, selon leurs croyances, leur puissance.

Mardi, la découverte à Libreville d'un sac contenant 50 kg de chair et d'organes supposés humains, a relancé une polémique qui créée la psychose depuis des mois dans ce petit pays d'Afrique centrale. Ces dernières années, des corps occasionnellement retrouvés mutilés sur les plages n'ont fait qu'alimenter la rumeur.

Pour l'instant, nous ne pouvons pas affirmer qu'il s'agit bien d'organes humains, nous attendons les résultats des examens du légiste (...) Toutes les pistes restent ouvertes, a prévenu la procureur.

La magistrate a annoncé avoir procédé à des perquisitions dans plusieurs morgues de la capitale. Etant donné la quantité (d'organes) retrouvés, s'il s'agit bien de chair humaine cela concerne plusieurs corps. On a donc envisagé la possibilité que des croque-morts se permettaient d'extraire des organes, comme cela s'est déjà produit dans certains pays voisins, a-t-elle expliqué.

Vendredi, un porte-parole de la présidence gabonaise a mis en garde les journalistes contre un emballement médiatique qui ne profite à personne, à quelques jours du New York Forum Africa, consacré au développement économique en Afrique, qui se tiendra à Libreville le 14 juin en présence de personnalités comme le prix Nobel de la Paix égyptien Mohamed ElBaradei.

Je comprends la volonté de vendre des journaux avec des faits divers (...) mais on ne parle plus que de ça au Gabon (...) ce n'est pas parce qu'un crime a été commis que tout à coup le pays doit arrêter de fonctionner, a déclaré Alain-Claude Bilie By Nzé à la presse.

Aujourd'hui, rien n'indique que tous les crimes ont été commis à des fins fétichistes, il y a des crimes crapuleux qui ont été masqués en crimes rituels, a-t-il assuré.

En mai, l'ampleur de la mobilisation sur les réseaux sociaux et dans la rue, après une marche de protestation qui avait rassemblé plusieurs milliers de personnes, avait poussé le président Ali Bongo Ondimba à réagir pour condamner les crimes rituels et promettre la fin de l'impunité à leurs auteurs. – AfricaLog avec agence

 

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