Des avancées notées au dialogue inter-guinéen
Jun 07, 2013
Ce 7 juin, AfricaLog a vécu le dialogue inter-guinéen qui a continué les débats pour la quatrième fois depuis son ouverture, le 3 juin, au Palais du peuple de Conakry. Les différentes parties au dialogue ont noté des avancées, même si tous les visages n’étaient pas gais.
A la fin de la journée, AfricaLog a recueilli plusieurs réactions que contiennent les lignes suivantes. Rappelons que les débats du dialogue se poursuivront dimanche, le 9 juin. Le 8 juin, les leaders devront rencontrer leurs militants pour recueillir leur avis sur les «propositions de sortie de crise» que leur a proposé le facilitateur international, entre autres.
Du côté opposition ? Cellou Dalein Diallo, le président de l’UFDG (Union des Forces Démocratiques de Guinée) a été moins bavard: «On a continué les discussions.»
Sidya Touré, le président de l’UFR (Union des Forces Républicaines) a été plus bavard. «On continue de discuter. Vous savez que le processus est difficile. Nous avons mis deux années, avant d’en arriver là où on est, c’est-à-dire avoir un véritable dialogue structuré. Cela nous a pris beaucoup de marches, des pertes en vies humaines. Vous pensez bien que deux, trois quatre jours, on continue de discuter. On continue de discuter dans l’intérêt de la paix dans notre pays, mais également dans l’intérêt de la démocratie, parce que c’est au bout d’une élection apaisée que la paix pourra être préservée. Nous n’avons pas de conclusion aujourd’hui. Les partis politiques vont continuer de se retrouver demain (samedi 8 juin Ndlr) et dimanche, nous serons là encore.»
Lansana Kouyaté, le président du Parti de l’Espoir pour le Développement National lui aussi indiqué que les revendications sont «entrées au cœur des questions. Parce que nous avons discuté du problème très important du choix de l’opérateur et du fichier électoral ainsi que la question du vote des Guinéens de l’étranger. Pour le vote des Guinéens de l’étranger, il y a déjà eu une avancée et j’espère que ça ne pose pas de problèmes à ce jour. Mais l’os de la question, c’est le problème de l’opérateur et du fichier. Vous savez que les deux vont ensemble. C’est l’opérateur qui fixe le fichier et de tout cela sort le chronogramme. Mais nous sommes dans une situation où le débat sera intense. C’est la raison pour laquelle, on s’est donné rendez-vous demain, pour une consultation entre nous partis, surtout ceux de l’opposition et dimanche nous serons là pour continuer à examiner ces points.»
Des concessions de part et d’autre en perspectives ? Lansana Kouyaté a précisé: «On est dans la dynamique de la concession. Il y a un momentum et j’espère que ce momentum ne sera pas perdu. On ne négocie pas pour rien. Déjà, il y a eu beaucoup de concessions en amont même de ce dialogue. Vous savez qu’on avait 13 revendications, on en est venu à quatre ou trois. C’est ce que nous sommes en train de voir. Le fonctionnement de la CENI a été largement discuté. Tout le monde est convenu que la CENI ne marche pas bien. Il y a eu des propositions pour améliorer son fonctionnement. J’ai l’optimisme de ma volonté, mais toujours le pessimisme de la réalité ambiante…»
Le porte-parole de la mouvance présidentielle, Saliou Bella Diallo président du parti Afia, ancien de l’UFDG a déclaré: «La mouvance a fait des concessions importantes. La mouvance est d’accord que les Guinéens de l’étranger votent, grâce au souci que la mouvance fait pour avancer la promotion de l’unité de la Guinée et de tous les Guinéens ainsi que l’installation d’une paix durable. La mouvance salue la bienveillance de l’opposition qui avance, qui comprend et qui est d’accord que la paix et l’unité soient un acquis permanent pour nous. Nous saluons cette disponibilité et cette compréhension. Nous comprenons tous le souci qu’elle se fait pour que les accords dans leur applicabilité soient assurés afin qu’au sortir de ce dialogue une paix durable soit instaurée. C’est l’optimisme qui s’affiche (...) Rassurez-vous que toutes les solutions seront trouvées.»
Le facilitateur international, Saïd Djinnit a fait un résumé de la journée, avec un sourire, au coin des lèvres: «Pour l’essentiel, toute la journée a été consacrée à l’examen, en parallèle, de deux questions liées autour de l’opérateur technique et du fichier électoral, en même temps que le vote des Guinéens de l’étranger. Il y a eu des discussions très franches, animées du désir de trouver de compromis. C’est-à-dire qu’à la fin de la journée, il y a clairement des avancées, mais compte tenu de l’importance des sujets, les délégations se sont mises d’accord pour concéder à quelques consultations. Et nous avons décidé de reprendre nos discussions pour aller vers des conclusions et j’espère que ce seront des choses qui vont nous faire progresser davantage. Il y a eu des concessions qui ont été faites. Il y a eu aussi des indications d’avancées qui pourraient intervenir.»
François Louncény Fall, le ministre d’Etat chargé des Affaires étrangères et des Guinéens de l’étranger a affirmé, au nom du gouvernement: «Je suis le président de ce dialogue. Ce que le facilitateur international a dit, c’est ce qui s’est réellement passé. Nous avons discuté du vote des Guinéens de l’étranger et la question de l’opérateur. Il y a des avancées importantes. Nous pensons que nous pourrions avancer plus sérieusement. En tout cas, il y a de belles perspectives.»
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