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Fin du Dialogue inter-Guinéens: Les résultats

Jun 10, 2013
Fin du Dialogue inter-Guinéens: Les résultats

«Le fichier électoral, sur la base du travail de l'opérateur technique actuel, a été sécurisé», dixit Saïd Djinnit. «Le facilitateur demande à l'opposition de bien vouloir accepter d'aller aux élections sur la base du partenaire technique existant avec toutes les mesures de sécurisation apportées». « Nous avons fait de telles avancées, qu’il n’est plus permis de ne pas espérer», se réjouit-il.

Fin dimanche, 9 juin du dialogue inter-Guinéens. Dialogue dont les travaux proprement dits étaient placés sous la présidence du Ministre d’Etat, Ministre des Affaires étrangères et des Guinéens de l’Etranger, Lousény Fall avec la facilitation d’un collège de facilitateurs composés de El hadj Aboubacar Somparé et Pr. Salifou Sylla (au plan national) ainsi que de Saïd Djinnit (Communauté internationale).

Au terme des travaux, Saïd Djinnit a présenté les résultats que voici:

«Le dialogue a commencé par l’examen de la question portant sur le fonctionnement de la CENI. Et les parties sont vite arrivées à des conclusions sur cette question en ce sens qu’elles se sont mises d’accord pour que des mesures soient prises pour remédier au dysfonctionnement constaté. Notamment, le respect strict du règlement intérieur, le renforcement des capacités de la CENI, le retour de l’harmonie au sein de l’institution, la correction des dysfonctionnements et le respect de la périodicité des réunions y compris des réunions statutaires du bureau exécutif.

En plus de cela, les parties sont convenues de la nécessité de mettre en place un comité de veille qui sera inclusif et représentera toutes les parties concernées avec une présidence et un représentant de la Cour Suprême, la CENI, le gouvernement et les partis politiques pour accompagner la CENI et pour s’assurer que la CENI fonctionne sur une nouvelle base et rétablir la confiance entre toutes les parties autour du processus électorale.»

- Du vote des Guinéens de l’Etranger

«S’agissant du vote des Guinéens de l’Etranger, la délégation de la mouvance présidentielle qui avait des réserves sur cette question, a fini lever ses réserves et ainsi, il a été convenu que les Guinéens vivant à l’Etranger pourraient participer aux élections législatives dans les mêmes conditions que celles qui avaient prévalu lors des élections présidentielles de 2010. Exactement, dans les mêmes conditions. Donc, sur la base des mêmes listes de l’époque».

- De l’opérateur technique

«S'agissant de la question de l'opérateur technique et du fichier électoral, les deux parties ont eu des positions divergentes. Évidemment, la mouvance présidentielle n'ayant exprimé aucune objection par rapport à l'opérateur technique, ni sur le processus électoral de façon générale.
En revanche, la délégation de l'opposition a remis en cause l'opérateur technique y compris la sélection de l'opérateur technique et a exprimé des réserves par rapport à tout ce qui a trait à l'opérateur technique et au fichier électoral et a même souhaité qu'il y ait des corrections à et égard.
À ce niveau des débats, les représentants des partenaires techniques et de la communauté internationale ont été invités à prendre la parole pour apporter les clarifications et peut être même des assurances nécessaires pour permettre aux uns et aux autres de prendre des décisions sur la base de ces informations-clarifications ; et éventuellement assurances qu'ils pourraient apporter.
De toutes ces déclarations, notamment de la Francophonie, de l'Union Européenne, du PNUD ainsi que des représentants comme les États Unis, la France et la CEDEAO, tous ont relevé que le processus de confection du fichier électoral sur la base du travail de l'opérateur technique actuel a été sécurisé et un certain nombre de mesures ont été prises pour sécuriser correctement ce processus. Et, qu'ils considèrent qu'il y a toute la panoplie des mesures de sécurisation faites.
Ils ont également fait état de leur disposition à prendre des mesures additionnelles pour sécuriser davantage ce processus s'il en était besoin. De plus, ils ont exprimé leur disposition à mobiliser des moyens exceptionnels pour accompagner toute décision autre qui serait prise par les parties guinéennes.

Dans le cadre de ces clarifications qui ont été apportées, les représentants de la communauté internationale, notamment du partenaire technique directement impliqué dans le soutien à la CENI et à la confection du fichier électoral, ont précisé à toutes les parties prenantes que l'opérateur technique actuel qui a été impliqué dans la confection de la liste électorale ne sera pas en revanche impliqué dans le reste des opérations du processus électoral qui relève d'autres organes. Il sera conduit par des organes compétents, mais pas par ce partenaire technique dont le mandat est limité.

- Du processus électoral

Sur la base de toutes ces clarifications et de ces assurances, le collège des facilitateurs, dans l'esprit du compromis qui a été recherché depuis le début du dialogue, en particulier sur ces questions qui ont été liées, dont le sort a été lié, et qui ont été discutées en même temps, un appel a été lancé par le facilitateur [international, NDLR], au nom du collège des facilitateurs, mais aussi au nom de la communauté internationale qu'il représente au sein du collège des facilitateurs, pour demander à l'opposition de bien vouloir, au vu de toutes ces garanties et de ces assurances, accepter d'aller aux élections sur la base du partenaire technique existant avec toutes les mesures de sécurisation apportées et les mesures additionnelles qui pourraient être apportées.

À ce niveau, la délégation de l'opposition a souhaité se consulter pour revenir avec des propositions. Au retour aux débats, aux discussions sur cette question, l'opposition a déclaré qu'elle serait prête à se joindre au processus électoral sur cette base, à savoir avec l'opérateur technique actuel, à condition qu'un certain nombre d'assurances, de préoccupations soient couvertes et de garanties apportées sur un certain nombre de questions. Elles sont au nombre de dix:

D'abord, un certain nombre de mesures qui sont de caractère social:

1)- ils ont évoqué la question de l'indemnisation des familles touchées par les violences qu’a connues le pays ;
2)- ils ont demandé à ce que le gouvernement s'engage à diligenter les enquêtes pour que les responsables des violences soient jugés et sanctionnés conformément à la loi ;
3)- ils ont proposé que les élections soient inclusives et que toutes les conditions soient permises à tous dans les mêmes conditions et en particulier les leaders politiques de participer pleinement et librement à ces élections et qu'ils ne fassent l'objet d'aucune restriction ;
4)- ils ont également demandé à ce que l'Administration Territoriale reste neutre par rapport aux élections pendant le processus électoral ;
5)- ils ont demandé la reconstitution des CARLES dans le respect de la lettre et de l'esprit de la loi électorale, du code électoral ;
6)- ils ont demandé la réouverture de la révision des listes électorales ;
7)- ils ont également demandé à ce qu'il soit permis à l’opposition de recruter deux experts qui viendront s'ajouter à l'équipe des experts internationaux ;
8)- évidemment, ils ont appelé à ce qu'il soit assuré le fonctionnement correct et statutaire de la CENI avec la tenue régulière des sessions des organes compétentes. Et, cette question a déjà été traitée dans le cadre de l'examen de la question sur la CENI ;
9)- l'opposition a demandé que pour les échéances à venir, notamment pour les présidentielles évidemment, qu'il y ait le recrutement d'un nouvel opérateur pour lever les doutes et rassurer tout le monde ;
10)- enfin, ils ont suggéré qu'on considère le couplage des législatives et des communales pendant ces élections pour profiter de la mobilisation de la communauté internationale et pour éviter qu'il y ait trop de frais.

En réponse à ces dix préoccupations exprimées par l'opposition pour l'amener à se joindre au processus électoral sur la base de l'opérateur technique actuel, toutes les questions qui sont de la compétence d'organes de l'Etat, notamment le gouvernement ou le Conseil National de la Communication ou d'autres institutions, il a été convenu que, au nom du dialogue, un certain nombre de recommandations soient faites à toutes les institutions pour qu'elles apportent les corrections, les rectifications, les garanties et les assurances nécessaires. Et, ici même, on a montré une disponibilité par rapport à ces questions.

- Du chronogramme électoral

La dernière question à l’ordre du jour portait sur le chronogramme électoral. S’agissant du recrutement du nouvel opérateur, la proposition a été faite par l’opposition, la mouvance présidentielle a répondu que, de son point de vue, cette question pourrait être évoquée par l’Assemblée nationale en même temps qu’elle évoquerait d’autres questions qui porteraient sur l’amélioration du processus.

Il a été retenu depuis le début des discussions sur les points inscrits à l’ordre du jour, que cette question n’était qu’une conséquence d’un certain nombre de conclusions qui seront tirées des trois premières questions».

Selon le facilitateur international, Saïd Djinnit, «les débats étaient franchement francs et fraternels et par moments, dans une atmosphère très conviviale ; par moments il y a eu des tensions, c’est inévitable.

Mais je suis heureux, au nom de mes collègues facilitateurs et au nom de la Communauté internationale et au nom de tous les Guinéens et les Guinéennes, vraiment de prendre la parole aujourd’hui, pour saluer cette ouverture par tous les Guinéens de part et d’autre y compris l’apport des autres représentants des partis politiques du Centre qui étaient dans les discussions et la recherche de compromis.

Encore une fois, au nom de la Communauté internationale, nous souhaitons qu’il y ait des compromis dynamiques. Dynamiques, c’est une rencontre, quelque part, entre les positions des uns et des autres. Ce n’est pas forcément la position de l’un ou de l’autre. Mais c’est une rencontre.

Donc, nous avons fait de telles avancées, qu’il n’est plus permis de ne pas espérer. Il faut pouvoir espérer que les choses continuent à aller bien pour que les élections aient lieu aussi ouvertes à tous ceux qui veulent y prendre part dans des conditions d’équité, de transparence que la Communauté internationale accompagnera pleine et entière».

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