Les dirigeants du G8 se sont engagés mardi à refuser de verser des rançons en cas d'enlèvements de leurs ressortissants par des terroristes et ont appelé les entreprises à suivre ce principe.
Nous rejetons sans équivoque le paiement de rançons aux terroristes et nous appelons les pays et les entreprises du monde à suivre ce principe, peut-on lire dans le projet de communiqué final.
Les pays du G8 s'engagent aussi à partager leur expertise et à s'aider mutuellement dans la résolution des prises d'otages.
Cette question a été discutée mardi matin par les chefs d'Etat et de gouvernement du G8 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Canada, Royaume-Uni, France, Italie et Russie) à l'initiative du Premier ministre britannique, David Cameron.
Le refus de payer étoufferait l'une des principales sources de financement des organisations terroristes, et réduirait bien sûr la motivation d'enlever nos citoyens, a-t-il justifié avant l'ouverture du sommet.
Le paiement de rançons aux groupes terroristes est une de leurs sources de revenus leur permettant de recruter, de renforcer leur capacité opérationnelle, et de mener des attaques terroristes, souligne le texte de la déclaration, qui cite notamment la gigantesque prise d'otages sur le site gazier algérien d'In Amenas en janvier 2013. 37 otages étrangers, dont six Britanniques, avaient été tués.
Le G8 envoie un message sans ambiguïté aux preneurs d'otages, a souligné un porte-parole de M. Cameron.
Selon des sources britanniques, l'industrie des prises d'otages a rapporté quelque 70 millions de dollars à l'ensemble du réseau Al Qaïda au cours des deux dernières années.
Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a engrangé quelque 33 millions d'euros sur les trois dernières années, selon ces sources.
Aucun pays n'admet publiquement payer des preneurs d'otages, mais certains, comme l'Italie, sont considérés moins intransigeants sur cette règle.
La France, qui compte au moins 7 otages en Afrique, s'est officiellement rangée à la doctrine britannique depuis l'élection du président François Hollande en mai 2012.
La position de la France c'est, sans mettre en cause le moindre de ses principes, de chercher toujours à libérer nos compatriotes sans que le terrorisme puisse en être renforcé, parce que cela a été, hélas, le cas pendant des années où les terroristes, ceux qui nous avons combattus, ont pu faire commerce des otages, avait-il expliqué le 16 mai. – AfricaLog avec agence