Le procès Malick Sankhon versus Cellou Dalein Diallo vient de prendre une tournure inattendue. Deux faits sont à mettre au compte de l’appréciation de cette affaire juridico-politicienne.
D’abord, les échauffourées qui ont éclaté le mercredi 19 juin alors que le leader de l’UFDG quittait le tribunal, suite à la plainte pour diffamation de Malick Sankhon, Directeur général de la Caisse de Sécurité sociale, contre sa personne.
Du coup, Cellou Dalein annonce la suspension de sa participation au dialogue politique. Ce qui semblait une simple menace sera soutenue par les différents intervenants de l’opposition durant toute la journée sur les différentes radios privées. Chacun annonçant qu’il restait solidaire d’El hadj Cellou Dalein Diallo pour ce qui venait de se passer.
Ensuite, pour se solidariser de leur pair, les leaders de l’opposition annonce, par la voix de leur porte-parole, Aboubacar Sylla, que l’opposition suspend sa participation au dialogue politique. Officialisant du coup, les différentes prises de position que chacun avait exprimé en aparté.
La déclaration est intervenue au sortir d’une rencontre au siège de l’UFDG ce jeudi 20 juin 2013: «nous avons tous exprimé notre indignation devant les violations répétées dont sont victimes régulièrement les leaders politiques, parfois même jusque dans leurs propres familles au sein de leurs résidences respectives.
Nous avons décidé, en conséquence de ces violences qui sont en train de devenir récurrentes et qui ne sont jamais suivies d’enquêtes et de traduction devant les tribunaux de coupables, de suspendre notre participation au dialogue politique national car nous voulons que les conditions de sécurité idéales soient mises en place pour que les acteurs politiques que nous sommes, puissent exercer en toute indépendance et en toute liberté, leurs activités dans ce pays».
Comme on le voit, le déplacement de la forte suite du Premier ministre comprenant entre autres les ambassadeurs des Etats-Unis d’Amérique, de France, le Délégué de l’Union Européenne, le Ministre d’Etat, Ministre de la Justice Garde des Sceaux, pour le domicile de Cellou Dalein Diallo, quelques instants seulement après les échauffourées, n’aura pas émoussé l’ardeur de la mouvance de l’opposition de passer à l’acte.
Au cours de cette sortie, le Chef du gouvernement avait exprimé les regrets du Chef de l’Etat et a invité Cellou Dalein Diallo à revenir à de meilleurs sentiments et que des enquêtes seront diligentées pour situer les responsabilités de ces «incidents malheureux» qui «ont éclaté dans le quartier de Dixinn, autour du domicile du Président de l’UFDG, El hadj Cellou Dalein Diallo», sic.
Dans la soirée, le Premier ministre Mohamed Saïd Fofana s’est adressé à la nation au cours du journal télévisé de 20 h 30 de la télévision nationale: «le gouvernement condamne vigoureusement ces actes de violence qui sont regrettables surtout au moment où toute la communauté internationale et l’ensemble du peuple de Guinée ont salué les efforts du Président de la République, de son gouvernement et de toute la classe politique guinéenne pour endiguer la violence et restaurer un climat de paix et de quiétude dans notre pays».
Plus loin, le Chef du gouvernement a annoncé: «le Président de la République, le Chef de l’Etat a ordonné qu’une enquête urgente soit menée pour que toute la lumière soit faite autour de ces incidents afin que les auteurs et leurs commanditaires soient traduits devant la justice».
Tous les regards semblent désormais tournés et les oreilles tendues vers le collège des facilitateurs dont le talent de négociateurs habiles était sur toutes les lèvres au regard des résultats glanés lors de la première phase du dialogue politique.
AfricaLog.com