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Le rapport du crash qui a tué le Général Kéléfa Diallo

Jul 09, 2013
Le rapport du crash qui a tué le Général Kéléfa Diallo

Le «facteur humain», la principale cause. Ce 9 juillet, au ministère de la Défense nationale, sis au Camp Samory Touré, les enquêteurs guinéens et libériens sur le crash de Charles-ville à Monrovia d’un avion de l’armée guinéenne, ont présenté leur rapport, a suivi AfricaLog.

Selon Richelieu Achie Williams du Liberia et le colonel guinéen, Bassékou Diaby, tous ingénieurs aéronautiques, le «facteur humain» serait la principale cause directe du crash. Lequel avait fait 11 victimes dont le Général de Division, Souleymane Kéléfa Diallo, alors chef d’état-major général de l’armée guinéenne. L’annonce a été faite devant le ministre guinéen délégué à la Défense, Me Abdoul Kabélé Camara, face à plusieurs officiers et sous-officiers de l’armée guinéenne. L’enquête a été conduite par le Liberia, du fait que l’accident a eu lieu sur son espace aérien.

Selon les enquêteurs, ce résultat est issu de l’analyse de la boîte noire de l’avion qui, rappelons-le, s’appelle Dash immatriculé CASA-cn235 Dash 220, numéro de série 38 clashes GGG.

Richelieu Williams et Bassékou Diaby représentent la vingtaine de membres de la commission d’enquête effectuée, selon eux, pendant 45 jours. Ils ajoutent que le pilote de l’avion n’avait pas eu entre autres, suffisamment de temps avant d’effectuer sa mission. Il a reçu son plan de vol à 2heures du matin pour un départ prévu entre 6 et 8heures. Or, précisent les enquêteurs, la norme internationale recommande 8 heures de repos pour tout pilote avant de prendre les commandes d’un avion. Ils ajoutent: «Le temps n’était pas aussi favorable, mais pas si critique. Une raison de plus pour le commandant de bord d’être attentif et prendre tout son sérieux» dans sa manœuvre d’engager l’atterrissage. «Les nuages étaient aussi bas», ont-ils déclaré.

En poursuivant, les enquêteurs ont dit cependant que «la visibilité était bonne jusqu’à 3000 mètres alors que la norme était de 1200 mètres.» Ils martèlent que ce qu’ils avancent a été tirée de l’analyse faite sur la boîte noire de l’appareil, soulignant que le «repos est essentiel pour tout pilote.»

M. Williams, le président de la commission d’enquête n’a pas exclu que «tous les organes impliqués dans le suivi et le contrôle de l’avion» soient considérés comme le facteur humain ayant causé le crash. Mais qu’ils ne sont pas là pour dire que c’est un tel qui a posé tel acte. Et qu’hier, 8 juillet, ledit rapport a été présenté au Président Alpha Condé. La réaction du Chef de l’Etat aurait été: «Le commandant de bord pouvait refuser de décoller, pour se reposer.»

Mais qui a alors exercé la pression sur lui? Pose un journaliste. La réponse de Williams est sans ambiguïté: «Je ne peux vous dire cela», ajoutant que le Président était «ému» quand on lui a dit que le commandant de bord et le co-pilote étaient «apparemment distraits. Ils se disaient des choses quand l’avion devait atterrir et le plan de vol était dans les mains d’une troisième personne.»

Le même rapport présenté à la Présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, aurait produit la même réaction. Mme Sirleaf aurait déclaré: «Je suis désolée», quand elle a été informée que la cause de l’accident était surtout humaine, avec «toutes les explications.»

Rappelons qu’après le crash du 11 février, les obsèques des 11 victimes ont été organisées 48 heures après à Conakry. A cette occasion, le Président Alpha Condé a déclaré que la mort du Général Kéléfa Diallo «constitue un coup dur pour l’armée guinéenne.» Il en est de même pour le reste des victimes qui avaient, selon lui, un rôle à jouer dans la réforme des forces guinéennes de défense et de sécurité. Le Président avait également lancé un «appel solennel» aux Officiers et sous-officiers de l’armée guinéenne en vue de «renforcer la cohésion et de resserrer les rangs afin de bâtir une armée républicaine au service du peuple.»

Le Dash immatriculé CASA-cn235 Dash 220, numéro de série 38 clashes GGG s’est écrasé à 45 kilomètres de l’aéroport international Roberts de Monrovia, dans la localité de Charles-ville avec à son bord 11 passagers y compris les membres de l’équipage, selon les informations officielles. En compagnie du Général de Division Souleymane Kéléfa Diallo, qui conduisait la délégation guinéenne, ils étaient huit officiers supérieurs avec un sous-officier supérieur, un officier subalterne. Ils devaient effectuer une «mission d’Etat» au Liberia à bord de cet avion qui était, selon certains, à son premier vol. Il aurait été acheté à 12 millions de dollars par Alpha Condé qui l’a offert à l’armée guinéenne. Mais en ce 11 février 2013, son crash avait semé le deuil et la compassion dans les différentes garnisons militaires de Conakry et de l’arrière-pays.

AfricaLog.com

 

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