Le verdict du dossier «Attaque du domicile privé du Président Alpha Condé» est tombé comme un couperet ce samedi matin. Amadou Oury Bah, plus connu sous le nom de Bah Oury, premier vice-président de l’UFDG de Cellou Dalein Diallo, Mamadou Lamine Diallo, Emile Guilavogui et Lieutenant Mamadou Bobo Diallo, tous en fuite, sont condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité par contumace. La Cour a également ordonné la confiscation de leurs biens.
Fodé Bangoura, le président de la Cour des Assises a signifié aux condamnés ainsi qu’aux acquittés qu’ils ont un délai de six (6) jours pour se pourvoir, éventuellement, en cassation auprès de la Cour Suprême, actuelle plus haute juridiction de la Guinée. Celle-ci regorgerait des magistrats plus expérimentés, argumente M. Bangoura.
Réactions
Bien des parents et proches des accusés ont versé des larmes après la fin des délibérations. La même émotion était du côté des accusés. Mme Fatou Badiar Diallo était inconsolable. Par contre, ceux qui ont été libérés étaient tout heureux. Ils ont même compati avec leurs co-accusés qui ont été condamnés.
Le collectif des avocats de la défense va se réunir, pour décider ou non d’un éventuel recours, a annoncé Me Mohamed Traoré. Mais son confrère, Me Amadou Oury Diallo, avocat direct du Cdt AOB a lui, pris sa décision de se pourvoir en cassation. Il estime que son client a été «illégalement condamné, dans cette affaire. Parce que depuis le début de cette audience, ni la partie civile, ni le parquet n’ont prouvé la culpabilité de mon client. C’est une décision contraire à la loi qui démontre que la justice guinéenne est toujours aux ordres. C’est pourquoi, nous allons immédiatement exercer les voies de recours, c’est-à-dire un pourvoi en cassation».
Me Traoré a fait marche arrière pour signifier: «La plupart des personnes condamnées l’ont été pour des infractions qui n’ont rien à voir avec l’attaque contre le domicile du Chef de l’Etat. Il y a cinq personnes qui ont été condamnées pour détention illégale d’armes de guerre. Ce qui veut dire que le Ministère public et la partie civile n’ont pas pu établir le lien entre l’infraction et l’attentat. Sur les condamnations, il y a beaucoup de choses à dire».
Soulignons que les avocats de la partie civile n’avaient pas attendu la fin des délibérations pour se sauver. Un seul, Me Mory Doumbouya, a pu attendre la décision du président de la Cour d’Assises. Mais, il a quitté juste après, fuyant les caméras et dictaphones des journalistes. Le Procureur, Williams Fernandez, est, lui satisfait de l’arrêt de la Cour.
Nonobstant les peines lourdes prononcées et dénoncées par les avocats de la défense, la Cour, elle dit avoir accordé des circonstances atténuantes aux accusés condamnés, exceptés ceux qui l’ont été par contumace.
Des suspicions
L’arrêt de la Cour d’Assises suscite déjà des interrogations, puisque les trente-et-un accusés qui ont défilé devant Dame Thémis n’ont point reconnu les faits qui leur ont été imputés jusqu’à la fin de leur procès. Il s’agit notamment des accusations ayant trait au meurtre ou à l’assassinat, à la destruction de biens publics ou privés.
En tous cas, la Cour d’Assises est attendue pour déterminer les responsabilités de Bakary Oulen Camara, Youmè Sangaré, Amadou Diallo, morts au cours de l’attaque du domicile privé du Président Alpha Condé, dans la nuit du 18 au 19 juillet 2011, dans le quartier Kipé, commune de Ratoma.
Les avocats de la défense ont toujours soutenu que les «assaillants sont ailleurs.»
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