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Un nouveau Premier ministre au Sénégal après le revers aux élections locales

May 01, 2009

Cinq semaines après la percée de l'opposition aux élections locales au Sénégal, le Premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré et ses ministres ont démissionné jeudi, un proche du président Abdoulaye Wade devenant quelques heures plus tard le nouveau chef du gouvernement.

"Le président de la République vient de me faire la surprise de me désigner comme Premier ministre", a indiqué devant la presse, sur les marches du palais présidentiel, l'heureux élu, Souleymane Ndéné Ndiaye, 51 ans, avocat de profession et ministre sortant de l'Economie maritime.

"Surprise, car il avait un éventail de choix très important, mais ce n'est peut-être pas aussi une surprise pour avoir travaillé ici en tant que porte-parole, en tant que son directeur de cabinet et en ayant aussi milité dans le parti depuis une trentaine d'années", a-t-il précisé.

Il a annoncé que "demain (vendredi) au plus tard, la liste complète du prochain gouvernement" serait connue. Des "consultations" débuteront dans les "prochaines heures", a-t-il précisé.

Aucun porte-parole de l'opposition n'était immédiatement disponible pour réagir à cette nomination.

Un peu plus tôt dans la journée, le président Wade, 82 ans, au pouvoir depuis 2000, avait accepté la démission du très discret Premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré, en poste depuis juin 2007, et de son gouvernement.

"Le Premier ministre lui a demandé de le décharger de ses fonctions pour convenances personnelles, ce qui a été accepté par le président", a précisé à l'AFP le porte-parole du gouvernement sortant Abdou Aziz Sow.

Pour le directeur de la rédaction de l'hebdomadaire Nouvel Horizon Issa Sall, le chef de l'Etat n'avait pas un "choix très large" car "les ministres de son parti qui sont sortis victorieux des élections ne sont pas si nombreux". M. Ndiaye a été réélu à la mairie de Guinguinéo (centre).

Le nouveau Premier ministre est "un proche du président mais il peut avoir une politique d'ouverture", a estimé M. Sall.

Dans le même temps, le chef de l'Etat a entamé une procédure de révision de la Constitution en vue de créer un poste de vice-président, qui n'a jamais existé depuis l'indépendance en 1960 de cette ancienne colonie française.

Le nom de ce vice-président, tout comme sa place hiérarchique au sommet de l'Etat, fait l'objet de nombreuses spéculations.

Le texte créant ce poste sera déposé "en procédure d'urgence" pour adoption à l'Assemblée nationale, puis au Sénat, avant son adoption par les deux chambres du Parlement réunies en Congrès "au plus tôt", selon M. Aziz Sow. Selon une source proche du dossier, "il y a un délai incompressible de deux semaines".

Les deux chambres sont largement acquises au pouvoir.

Un important remaniement ministériel était attendu après la percée de l'opposition aux élections locales du 22 mars, premier revers politique pour le pouvoir depuis 2000 et à trois ans de la présidentielle de 2012.

La coalition d'opposition "Benno Siggil Senegaal" ("S'unir pour un Sénégal debout" en ouolof) avait remporté plusieurs grandes villes du pays, dont Dakar, la capitale, mais aussi Saint-Louis et Louga (nord), Fatick et Diourbel (centre) et Mbour (ouest). Elle a également gagné la région de Dakar qui compte quelque 1,5 million d'inscrits.

Ce scrutin marquait le retour dans le jeu politique des principaux partis d'opposition qui avaient boycotté les législatives et sénatoriales d'il y a deux ans pour protester contre des fraudes présumées à la présidentielle de 2007 remportée par Abdoulaye Wade. - AFP

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