La junte au pouvoir en Guinée et l'opposition devraient se rencontrer "très rapidement", a annoncé lundi 5 octobre le président burkinabé, Blaise Compaoré, qui joue le rôle de médiateur dans la crise guinéenne.
"Il nous a demandé de dialoguer, il a proposé des rencontres à Ouagadougou entre le CNDD [Conseil national pour le développement et la démocratie, junte] et les "forces vives" [partis politiques, syndicats et société civile]", a confirmé l'ancien premier ministre guinéen François Lonseny Fall. "Les forces vives lui ont remis un long memorendum qui est très clair, nous avons demandé le départ du CNDD et l'installation d'un gouvernement civil pour conduire la transition", vers les élections générales prévues en janvier 2010, a-t-il ajouté, après une rencontre avec le médiateur dans la capitale guinéenne, Conakry. Le président burkinabé a entamé cette médiation comme "facilitateur", nommé par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Il doit tenter de "relancer le dialogue" entre les deux parties, après la sanglante répression du 28 septembre qui a fait au moins cent cinquante morts. Accueilli à sa descente d'avion par le président autoproclamé de Guinée au pouvoir depuis neuf mois, le capitaine Moussa Dadis Camara, en tenue militaire, M. Compaoré a déclaré qu'il venait voir "comment relancer à la fois le dialogue et une conduite sereine du processus politique". Il a dit espérer obtenir de ce dernier "des précisions sur la conduite du processus électoral pour qu'il soit pacifique, apaisé, exempt de violences, démocratique, transparent". L'opposition souhaite que le capitaine putschiste "ne se présente pas" à la présidentielle de janvier, a expliqué un de ses chefs, Jean-Marie Doré, "C'est le fondement des revendications des forces vives". – Le Monde