En visite au Sénégal, le président chinois Hu Jintao a réaffirmé samedi la volonté de la Chine de respecter ses engagements en Afrique en dépit de la crise économique et financière mondiale.
Le chef de l'Etat chinois, qui effectue une tournée qui l'a conduit au Mali avant la Tanzanie et l'Ile Maurice, a signé un accord d'une valeur de 90 millions de dollars avec les autorités sénégalaises sous forme de prêts ou d'aide directe. "La Chine tiendra sa promesse faite au sommet Chine-Afrique de Pékin de novembre 2006, et ne réduira pas son aide à l'Afrique", a déclaré Hu Jintao, cité samedi par l'agence Chine nouvelle. "La Chine exhortera la communauté internationale à prêter attention aux difficultés créées par la crise en Afrique et à accroître la représentation et la voix de l'Afrique dans le système financier international", a-t-il ajouté. Les fonds alloués par la Chine permettront entre autres la rénovation du réseau d'autobus de Dakar et la sécurisation du système de communications du gouvernement sénégalais, rapporte le quotidien de Dakar Le Soleil. La Chine achètera également 10.000 tonnes d'huile d'arachide, l'une des principales productions agricoles sénégalaises. Hu a par ailleurs visité samedi le Grand Théâtre National de Dakar, construit par les Chinois. Les échanges commerciaux entre la Chine et l'Afrique ont été multipliés par dix depuis 2000 pour atteindre 107 milliards de dollars l'an dernier. Pékin a été accusé en Occident de ne pas hésiter à s'allier économiquement en Afrique avec des régimes dictatoriaux et la tournée de Hu, qui le mène dans quatre pays connus pour leurs avancées démocratiques, a aussi pour objet de répondre à cette critique. Vendredi, le président chinois a posé la première pierre du chantier du troisième pont de Bamako, au Mali, qu'il a présenté comme le plus gros cadeau fait par la Chine à l'Afrique de l'Ouest. La cérémonie de lancement du projet du "pont de l'amitié sino-malienne" s'est déroulée devant des centaines d'écoliers, de joueurs de tambour et d'ouvriers chinois. La Chine s'intéresse de longue date à l'Afrique, où nombre de projets d'infrastructure ont été construits par Pékin après l'indépendance des pays du continent noir. Des militants des droits de l'homme reprochent à Pékin de ne tenir aucun compte des atteintes aux droits de l'homme et de faire des affaires avec des pays comme le Soudan et le Zimbabwe. Et certains en Afrique jugent le partenariat biaisé au profit de la Chine, qui en retirerait plus de bénéfices, autant en termes de commerce que d'emplois. La presse chinoise estime que Pékin ne se livre pas à une forme de néocolonialisme en Afrique car, selon elle, la Chine ne s'intéresse pas qu'aux minerais et aux ressources énergétiques de ce continent.-Reuters