Le sommet extraordinaire de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) convoqué pour tenter de sortir le Zimbabwe de l'impasse politique n'a pas donné de résultat, a déclaré un représentant de l'opposition zimbabwéenne.
"Il y a un monde entre nous", a-t-il déclaré en marge de ce sommet organisé à Pretoria pour exhorter le président zimbabwéen Robert Mugabe et ses opposants à mettre en oeuvre l'accord de partage du pouvoir conclu en septembre. L'accord en question, signé par la Zanu-PF de Mugabe et le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) de Morgan Tsvangirai prévoit le maintien du chef de l'Etat à son poste et la création de celui de Premier ministre, qui reviendrait à Tsvangirai, mais les deux camps ne parviennent pas à s'entendre sur l'attribution des portefeuilles clés de Intérieur, des Finances et de l'Information notamment. "Nous ne pouvons pas continuer à discuter indéfiniment sans passer à la pratique. Ce sommet extraordinaire a pour but de parvenir à une décision définitive sur le sujet (...) afin que toute notre énergie puisse se porter sur la lutte contre la pauvreté dans toute la région", a déclaré le président sud-africain Kgalema Motlanthe. Mugabe, dont la réélection émaillée de violences, en juin, est contestée par de nombreux pays, a exhorté ses opposants à participer à un gouvernement d'union, mais a prévenu qu'il se passerait d'eux si nécessaire. De son côté, Tsvangirai juge impossible de partager le pouvoir tant que des militants de son parti seront emprisonnés. L'UE ÉTEND SES SANCTIONS Quelle que soit l'issue du sommet de Pretoria, Mugabe va former un gouvernement, a répété lundi le vice-ministre zimbabwéen de l'Information, Bright Matonga, sur l'antenne de la radio sud-africaine SAFM, ajoutant qu'une place serait temporairement réservée à Tsvangirai s'il décide d'y siéger. Si certains des 15 membres de la SADC, comme le Bostwana ou la Zambie, ont haussé le ton face à Mugabe, la plupart des voisins du Zimbabwe voient encore en lui le héros de l'indépendance. Le chef d'Etat a précipité l'ancienne colonie britannique dans une profonde crise économique, doublée d'une situation humanitaire désastreuse: l'inflation est la plus élevée au monde, les vivres et l'énergie font cruellement défaut et une épidémie de choléra a fait près de 2.900 morts depuis août. Les puissances occidentales, qui ont réclamé à plusieurs reprises la démission de Mugabe, conditionnent leur aide financière à l'arrivée aux affaires d'un gouvernement démocratique qui serait en mesure d'entreprendre des réformes économiques. L'Union européenne a étendu lundi ses sanctions à 27 individus et 36 entreprises liés du président zimbabwéen et a réclamé une enquête dans l'industrie du diamant. - Reuters