Quatre journalistes camerounais sont emprisonnés depuis septembre "suite à des reportages politiques", selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), qui demande la dépénalisation des délits de presse dans une lettre au président camerounais Paul Biya.
"Ces journalistes n'auraient jamais dû faire l'objet de poursuites criminelles et nous vous demandons de veiller à ce qu'ils soient libérés", écrit le directeur exécutif de CPJ, Joël Simon, dans cette lettre datée du 16 janvier et dont l'AFP a reçu copie. L'organisation de défense de la liberté de la presse basée à New York estime "que les journalistes ne devraient pas être emprisonnés pour leur travail et que la diffamation relève du droit civil et non du droit pénal". Elle invite le président Biya "à abroger les dispositions pénales sur la diffamation et les délits de presse, qui sont souvent utilisés pour poursuivre et emprisonner les journalistes enquêtant sur les sujets sensibles et les responsables publics". Les quatre journalistes détenus, tous de la presse privée, ont été arrêtés "suite à des reportages politiques" ou "critiques à l'égard de hauts responsables camerounais", selon CPJ. Parmi eux, figure Lewis Medjo, directeur de publication de La Détente libre (hebdomadaire), arrêté le 22 septembre et incarcéré à Douala, la capitale économique. M. Medjo a été condamné le 26 septembre à trois ans de prison et 2 millions de FCFA (plus de 3. 000 euros) d'amende. Son journal n'a pas paru, depuis. Trois autres directeurs de publication de journaux sont en prison à Yaoundé: Michel Mombio de L'Ouest républicain (bimestriel), Armand Ondoa du Régional (hebdomadaire) et Flash Zacharie Ndiomo du Zénith (hebdomadaire). Michel Mombio a été arrêté le 4 septembre, puis inculpé de "tentative d'escroquerie, outrage à corps constitué et chantage". Armand Ondoa a été appréhendé le 15 octobre et Flash Zacharie le lendemain. Tous deux ont été inculpés de "tentative de chantage et atteinte à l'honneur" d'un haut responsable. - AFP