La Commission de l'Union Africaine (UA) a "condamné fermement" la répression meurtrière lundi d'une manifestation de l'opposition en Guinée et a "exigé la libération des personnes arrêtées", dans un communiqué transmis mardi à l'AFP.
L'UA "exprime sa grave préoccupation face à la situation qui prévaut en Guinée, notamment la répression par les forces de sécurité et les forces armées d'un rassemblement pacifique organisé par le Forum des Forces vives au Stade du 28 septembre, à Conakry". "La Commission condamne fermement les tirs indiscriminés contre des civils désarmés, qui ont fait des dizaines de morts et de nombreux blessés, cependant que d'autres violations graves des droits de l'homme étaient commises", ajoute l'organisation continentale. "La Commission exige la libération inconditionnelle et immédiate des personnes arrêtées, notamment les dirigeants des partis politiques et leurs sympathisants", ajoute le communiqué. Au moins 87 personnes hostiles à la junte au pouvoir en Guinée ont été tuées par balles lundi à Conakry, selon une source policière, et deux chefs de l'opposition blessés par des militaires, au cours de cette manifestation réprimée par les forces de sécurité. L'UA insiste sur la nécessité de traduire en justice les responsables de ces violences. "La responsabilité personnelle des auteurs des tueries et autres violations des droits de l'homme ainsi que celle de ceux qui les ont ordonnées sont engagées", souligne-t-elle. La Commission de l'UA "demande instamment aux autorités de fait de respecter la liberté d'expression, de rassemblement et d'organisation des partis politiques, comme elles s'y sont engagées à plusieurs reprises". Elle relève "de graves incertitudes et reculs dans le processus de retour à l'ordre constitutionnel en Guinée, notamment par rapport aux engagements pris par le Président du CNDD". Le 18 septembre dernier, le Conseil de paix et de sécurité de l'UA avait donné un mois aux membres de la junte guinéenne pour s'engager par écrit à ne pas se porter candidats aux prochains scrutins, sous peine de sanctions. - AFP