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Guinée: déplacement à risque du chef de la junte à Labé

Sep 26, 2009

Le chef de la junte guinéenne, le capitaine Moussa Dadis Camara, devait effectuer samedi un déplacement à risque dans la 2ème ville du pays, Labé, où quelque 20.000 manifestants ont protesté cette semaine contre son éventuelle candidature à la présidentielle. Il s'agissait de la plus importante manifestation hostile à la junte, jeudi, depuis son arrivée au pouvoir par un coup d'Etat le 23 décembre 2008.

Le déplacement à Labé, fief de l'opposition, constitue le premier déplacement en province du chef putschiste depuis son arrivée au pouvoir, lors du coup d'Etat du 23 décembre 2008. Environ 300 militaires de la garde présidentielle sont arrivés vendredi à Labé (400 km au nord de Conakry) pour renforcer la sécurité, selon des sources militaires. Vendredi, la situation était calme. Les forces de sécurité s'y étaient discrètement déployées, selon des témoins.

"Le président ira à Labé, à la demande des populations de Labé et tiendra un discours appelant à lunité nationale. Il ne saurait y avoir deux Guinées, il ne saurait y avoir un no man's land dans notre pays", déclarait jeudi le ministre chargé de la Communication à la présidence, Tibou Kamara. Le capitaine putschiste devait être transporté par hélicoptère à Labé. L'heure de son discours dans le stade n'est pas précisée.

Le capitaine Dadis Camara, qui cache de moins de moins son intention de se présenter à la présidentielle de janvier a récemment multiplié les déclarations sur la faiblesse supposée de l'opposition. Début septembre à Conakry, devant des représentants du groupe international de contact sur la Guinée, il avait lancé: "Depuis mon arrive au pouvoir, les opposants guinéens ne représentent plus rien en Guinée, ils ont perdu tous leurs bastions et leurs repères". "Ils ne peuvent même plus faire un meeting à Conakry à plus forte raison en province", avait-il affirmé. "Les opposants, ce sont des fuyards, ils ont fui le pays parce qu'ils ne veulent (pas) affronter leurs propres élus", avait assuré le capitaine putschiste, familier des déclarations à l'emporte-pièce.

Lors de la manifestation de jeudi à Labé, les manifestant scandaient des "A bas la dictature militaire, Non au pouvoir kaki, Non à la candidature de Moussa Dadis Camara, Non à la manipulation de la jeunesse, les militaires dans les casernes".

Vendredi, des jeunes anti-junte qui souhaitaient manifester à Mamou (300 km à l'est de Conakry) ont été dispersés par les forces de l'ordre, selon des témoignages. Jeudi, environ 300 pro-putschistes avaient manifesté à Conakry contre les menaces de sanctions de l'Union africaine (UA) du 18 septembre visant le chef de la junte s'il ne renonçait pas, dans un délai d'un mois, à la présidentielle.

Il s'agissait de la première manifestation organisée par les partisans de la junte depuis ces menaces. A l'appel du mouvement pro-junte Moussa Dadis Doit Rester (MDDR), les manifestants avaient fait un sit-in devant la représentation de l'UA avant de défiler dans le calme devant les ambassades de France et d'Allemagne.

Ancienne puissance coloniale, la France avait affirmé mi-septembre que le capitaine Dadis Camara ne devait pas se présenter à la présidentielle. Les premier et deuxième tours de la présidentielle sont programmés pour les 31 janvier et 14 février, et les législatives le 26 mars. AFP 

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