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La France se dit "déterminée à combattre" l'esclavage moderne

May 10, 2010

La France a célébré lundi la 5e Journée nationale contre l'esclavage avec des manifestations à Paris, Nantes et Bordeaux -anciens ports négriers- précédées d'une cérémonie au Sénat au cours de laquelle Nicolas Sarkozy a exprimé la "détermination" du pays à combattre l'esclavage moderne.
En 2006, l'ancien président Jacques Chirac avait fait du 10 mai une journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions.

L'esclavage a été officiellement aboli en France en 1848.
La date du 10 mai correspond à ladoption définitive par le Sénat en 2001 de la loi Taubira reconnaissant à l'esclavage des populations d'origine africaine le caractère de crime contre l'humanité.

La France est "déterminée à combattre sans faiblir" l'esclavage moderne, a affirmé le président de la République, Nicolas Sarkozy, dans un message lu par son ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux, lors d'une cérémonie au Sénat.

Commémorer l'abolition de la traite et de l'esclavage, "c'est refuser l'oubli pour ces millions d'hommes et de femmes victimes dans leur chair et dans leur âme d'un système fondé sur une injustice séculaire", a-t-il souligné.

L'association SOS Racisme a toutefois dénoncé "l'absence de personnalités politiques de premier plan - président de la République ou Premier ministre - (qui) nuit gravement à la solennité de cette cérémonie".

La France a été le premier pays à reconnaître en 2001 l'esclavage comme crime contre l'humanité. Des historiens et des militants de l'antiracisme poussent d'autres pays européens à faire de même.

Ainsi, la Fondation européenne du mémorial de la traite des Noirs, une ONG de Bordeaux, a annoncé avoir adressé des courriers en ce sens aux chefs de gouvernement de la Grande-Bretagne, du Danemark, des Pays-Bas, du Portugal et de l'Espagne.

L'ONG parle d'un "besoin de reconnaissance" à la mesure d'un "traumatisme encore à vif" et appelle à créer une "journée européenne de la mémoire".

En fin de journée à Paris, quelques centaines de personnes ont participé à une cérémonie de commémoration place du général Catroux (XVIIe arrondissement), devant un mémorial dédié au général Alexandre Dumas, père de l'écrivain, par l'association des amis du général Dumas, la ville de Paris, l'ambassade des Etats-Unis et l'Unesco.

Né esclave en Haïti, le général Dumas est "un héros de l'histoire de France", a souligné l'écrivain Claude Ribbe, président de cette association.
Ce mémorial de 5 m de haut et 5 tonnes représentant des fers brisés est le seul lieu de la capitale à évoquer la mémoire des esclaves.

Après les allocutions et les dépôts de gerbes, la phalange musicale, Musique principale de l'armée de terre, une chorale des écoles de la ville de Paris et 40 tambours du groupe Miyo de Dominique Tauliaut ont rendu hommage à Alexandre Dumas père, premier général de couleur de l'armée française et, à travers lui, à tous les esclaves.
 

A Nantes, principal port négrier français du XVIIème au XIXème siècle et qui se flatte d'être la première ville à avoir brisé le tabou sur son passé, la première pierre d'un mémorial dédié à l'abolition de l'esclavage a été posée.

A Bordeaux, le maire UMP Alain Juppé a présidé au parc Toussaint Louverture une cérémonie pour "dire la vérité" sur le passé de "port négrier" de la ville, évoquant cette "tache sur la mémoire de Bordeaux", cette histoire "honteuse, parfois occultée". - AFP

 

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