L'électeur guinéen est enclin à privilégier l'appartenance "géo-ethnique" parmi les critères de choix de ses dirigeants politiques, révèlent les résultats d'un sondage réalisé par l'université Lansana Conté de Conakry.
L'étude réalisée du 27 avril au 5 mai auprès de 2000 personnes par la faculté des Sciences politiques sur "la perception de la démocratie et les intentions de vote des électeurs de la ville de Conakry", fait ressortir une tendance au "vote géo-ethnique" chez bon nombre de Guinéens.
Selon les résultats, le leader du Rassemblement du peuple guinéen (RPG), Alpha Condé, malinké originaire de la Haute Guinée, obtient 192 voix de "frères" malinkés sur 295 intentions de vote.
Au total 322 peulhs ont accordé leur faveur au candidat de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Mamadou Celou Dalein Diallo, peulh de la Moyenne Guinée, sur 383 intentions de vote, précise le sondage. De même, sur 116 personnes interrogées qui ont déclaré vouloir voter pour le candidat de l'ethnie soussou, Ibrahim Abé Sylla, 75 sont des soussous.
Toutefois, les chiffres obtenus par le candidat Sidya Touré, de l'ethnie diakanké (plutôt proche des soussous) appellent à la prudence.
Selon le sondage, sur 336 intentions de vote favorables au leader de l'UFR, 165 sont d'origine soussou, 59 des peulhs, 47 des malinkés et 14 sont diakanké.
Au total 24 candidats sont en lice pour le scrutin du 27 juin avec un corps électoral d'un peu plus de 4,2 millions de personnes dont 21,96% dans la capitale Conakry, 22,11% en Haute Guinée, 22,29% en Basse Guinée, 15% en Guinée forestière, 17,35% en Moyenne Guinée et 1,26% d'électeurs à l'étranger.
Les Guinéens éliront leur président le 27 juin lors d'un scrutin libre et démocratique pour la première fois depuis l'indépendance obtenue en 1958. - Xinhua