Sidya Touré, président de l’Union des forces républicaines, a mis en garde hier contre « l’ethnicisme, le régionalisme et le communautarisme ». Se présentant comme le candidat de tous les Guinéens, « la solution pour la Guinée » a mis en avant les critères de compétence, de reconnaissance et de confiance pour le choix du futur président guinéen.
Très en verve après plus de « six mille kilomètres parcourus » à travers le pays, le leader de l’Union des forces républicaines (Ufr), Sidya Touré, a fait, hier, une entrée triomphale à Conakry. Marquant du coup le retour des candidats, à quatre jours du scrutin, dans la capitale.
Attendu pour 14 heures, le président de l’Ufr n’est parvenu au Palais des Nations qu’un quart d’heure avant 19 heures.
L’immense foule, qui avait pris possession de l’esplanade, dès les premières heures de la matinée, l’empêchait d’avancer.
De sa décapotable, il s’est résolu à s’adresser à ses militants. Il lui a fallu attendre l’éteinte de la clameur qui reprenait de plus belle à chaque fois qu’il articulait un mot. « Sidya, la solution », reprenaient en chœur les militants pour paraphraser le slogan-choc du candidat : « La solution pour la Guinée ». Ou encore : « On ne veut pas l’argent, on veut la solution ».
Ces militants ont arboré fièrement les couleurs bleu-blanc du parti. Sur leurs t-shirt ou boubou, rien que l’effigie de leur champion. Le ciel chargé de nuages et menaçant ne pouvait nullement les faire reculer.
« La Guinée a besoin de la paix et de l’unité nationale pour son développement. Il y a des partis politiques bâtis sur le communautarisme, l’ethnicisme et le régionalisme. Personne ne gagnera contre les autres. C’est toute la Guinée qui va gagner », a lancé Sidya Touré.
Faire gagner la vie revient à la reconstruire pour le patron de l’Ufr qui a constaté, de sa tournée, que le pays a « été complètement détruit ; c’est un désastre ».
Le candidat du changement, de la reconstruction attendue est celui, selon M. Touré, celui qui présente les critères de « compétence, de reconnaissance par la communauté internationale, mais surtout en qui les Guinéens peuvent faire confiance ».
La confiance doit se mériter, a-t-il souligné, mettant en garde les électeurs contre le choix de ceux qui ont été aux affaires et qui ont pillé le pays. « Si vous votez pour les voleurs, ils voleront encore », a-t-il encore averti
Pour la « solution », le débat est d’ « expliquer à nos compatriotes ce que nous pouvons faire pour eux et ce qu’ils peuvent attendre de nous ».
« L’Ufr réussira parce qu’il est le parti de tous les Guinéens, le parti de la transversalité, de la jeunesse. Nous allons d’ailleurs développer des programmes de formation en faveur de cette jeunesse afin qu’elle soit à la hauteur des jeunes des autres pays. Nous nous attèlerons à faire face aux besoins sanitaires, à mettre en place des infrastructures », a promis Sidya Touré.
Pour lui, la victoire de l’Ufr ne fait l’ombre d’aucun doute. C’est pourquoi d’ailleurs, dès le mois de juillet, a-t-il réitéré, « nous remettrons l’électricité et l’eau et feront en sorte que les capitales régionales deviennent de véritables villes ».
Très stratège, il a rappelé à ses partisans qu’il a prouvé sa compétence à l’époque où il a été chef de gouvernement (1996-1998).
Jugé par l’ensemble des observateurs comme cohérent dans son discours, Sidya Touré a manifesté sa volonté, en cas de victoire, de lancer tout un programme agricole.
« La daba (emblème du parti) n’est pas seulement pour l’agriculture. C’est juste un symbole puisque nous voulons une agriculture améliorée avec de bons rendements », a souligné Sidya Touré.
« Les enjeux de cette élection, qui célèbre la démocratie, sont d’œuvrer pour le développement économique et social, pour la paix intérieure, la sécurité qui passe par la concorde nationale. Il s’agit en somme de l’unité de la Guinée », a encore assuré M. Touré, soutenu par de nombreux artistes Guinéens et Ivoiriens. Dénonçant l’ethnicisme ou le régionalisme, Sidya Touré a rappelé qu’ « aucun groupe ne fait 51 % », insinuant qu’aucun candidat ne pourra l’emporter sans compter sur les autres ethnies.
Le temps est venu, pour le président de l’Ufr, de « tourner une page déterminante de notre histoire puisqu’il s’agit de mettre fin à 52 ans de misère, de pauvreté et gabegie ».
Aussi, a-t-il fait observer, la « communauté internationale a les yeux rivés sur nous ». – Le Soleil