Le président gabonais Ali Bongo Ondimba a demandé jeudi au gouvernement de s'intéresser aux rapports de la Cour des Comptes, lançant une enquête sur d'éventuels détournements lors de grands projets, selon le communiqué du conseil des ministres publié vendredi.
Le président Bongo a "instruit le gouvernement de cesser sans délai de considérer les rapports de la Cour des comptes comme de simples formalités (...) afin que par une gouvernance transparente et efficiente l'intérêt du plus grand nombre, du peuple entier, soit placé au-dessus des intérêts particuliers", indique le texte.
"Les manquements relevés par la Cour des Comptes" feront "l'objet de vérifications aux fins d'établir les responsabilités des uns et des autres et d'amener les responsables d'actes déviants à en répondre", poursuit le communiqué final du conseil des ministres.
Ces vérifications concernent "la gestion des fêtes tournantes du 17 août dont l'analyse montre que les projets ont été exécutés en-deçà des crédits ouverts", ainsi que "les travaux de la Coupe d'Afrique 2012 dont les travaux n'ont pas été exécutés durant 2008 alors que les études commandées ont été payées (...) 15 milliards de F CFA (22,5 millions d'euros)".
A partir de 2002, dans une tentative de développer l'intérieur du pays, les autorités célébraient la fête nationale dans une région différente chaque année (fêtes tournantes) avec à la clé un programme d'investissements pour les équipements. De l'avis de nombreux observateurs, ces fêtes tournantes ont donné lieu à de nombreux détournements. Elles ont été supprimées par l'équipe du président Ali Bongo à son arrivée au pouvoir en 2009.
Le Gabon, qui coorganise la CAN-2012 avec la Guinée équatoriale, a pris beaucoup de retard dans les travaux nécessaires pour la compétition et notamment dans la construction des stades. En mars 2010, la Confédération africaine de football s'était officiellement inquiétée. Depuis, les autorités ont annoncé une série de mesures et assuré que le Gabon serait prêt dans les temps.
Depuis son élection après 41 ans au pouvoir de son père, Ali Bongo a pris de nombreuses mesures pour tenter de lutter contre la corruption qui mine le développement du pays. - AFP