L'un des deux candidats à la présidentielle en Guinée, Cellou Dalein Diallo, a insisté samedi à Conakry sur la nécessité d’"organiser le second tour dans les brefs délais", tandis que l'autre, Alpha Condé, a assuré qu'il fallait "laisser la Commission électorale travailler".
Les deux candidats ont fait ces déclarations au sortir d'une rencontre avec le président bissau-guinéen Malam Bacai Sanha, venu les rencontrer à Conakry.
"Nous avons demandé à M. le président bissau-guinéen d’attirer l’attention des autorités guinéennes sur la nécessité d’organiser le second tour de la présidentielle dans les brefs délais (...). Il y a de cela trois mois qu’on attend, ce n’est pas bien pour notre pays", a dit M. Diallo, qui avait obtenu 43% des voix au premier tour le 27 juin.
"C’est vrai qu’on a donné des raisons techniques (au report du second tour, à une date encore indéterminée, ndlr) parce que la Commission électorale nationale indépendante (Céni) n’a pu réaliser tout ce qu’elle a entrepris et corriger les dysfonctionnements", a-t-il dit.
"Mais il faut dire aussi qu’on a trop demandé à la Céni sur tout ce qui existait qu’on aurait pu dénoncer avant le premier tour (le 27 juin) et qui pouvait avoir des solutions", a-t-il plaidé.
De son côté, Alpha Condé (18% au premier tour) a déclaré à l'issue de la rencontre avec M. Sanha: "je lui ai dit que je lui donne les assurances que les élections auront bel et bien lieu mais qu'il faut laisser la Céni travailler".
"La Céni a montré à la face du monde qu’elle n’est pas prête, nous lui donnons le temps, c’est à elle seule de nous dire quand elle sera prête et de nous proposer une date", a ajouté M. Condé.
"Si les élections ne sont pas transparentes, il y aura des troubles et c’est l’armée qui reprendra le pouvoir. Mais si la Céni règle les dysfonctionnement, il n'y aura aucun trouble et la Guinée pourra se développer" après 25 ans de régimes militaires, a-t-il lancé.
Ibrahima Fall, représentant de l'Union africaine, s'est également entretenu avec les deux candidats et les représentants du Conseil national de la transition. Il devait poursuivre dimanche ces consultations avec la Céni et les autorités gouvernementales. - AFP