L'un des deux candidats à la présidentielle en Guinée, Cellou Dalein Diallo, a souhaité mardi, un an après le massacre de Conakry, qu'une Commission vérité et réconciliation soit mise en place, tout en estimant que "ce n'est pas l'emprisonnement des coupables qui est la solution".
M. Dalein Diallo avait lui-même été roué de coups par des militaires au cours des violences du 28 septembre 2009 qui ont fait plus de 150 morts. Evacué vers le Sénégal, puis vers la France, il avait été soigné dans un hôpital militaire de la région parisienne, notamment pour "quatre cotes cassées", a-t-il rappelé dans un entretien téléphonique avec l'AFP à Dakar.
"Je veux m'incliner devant la mémoire de ceux qui vont perdu la vie il y a un an. Ils ne sont pas morts pour rien parce que le combat pour l'instauration de la démocratie a continué et des progrès non négligeables ont été accomplis", a déclaré M. Diallo (43% des voix au premier tour de la présidentielle en juin).
"Si je suis élu à la présidence, je pense mettre en place une Commission vérité et réconciliation. Non pas nécessairement pour punir les gens, mais pour condamner les actes vraiment barbares qui ont été commis et qui devraient être complètement bannis de nos forces armées et de la police", a-t-il dit.
"Il faut que la vérité soit connue, que les responsabilités soient situées et que les coupables demandent pardon s'ils sont disposés à entrer dans cette dynamique", a-t-il ajouté.
Mais "ce n'est pas l'emprisonnement des coupables qui est la solution", a-t-il ajouté. Il faut "que d'abord chacun reconnaisse qu'il a fait ça, c'est déjà une punition sociale", a-t-il dit.
Le 28 septembre 2009, un rassemblement pacifique organisé par l'opposition dans le plus grand stade de Conakry avait été réprimé dans le sang par les forces de la junte militaire alors au pouvoir, faisant au plus de 150 morts. - AFP