Des éléments de la garde présidentielle ont effectué une descente musclée, dans la nuit de mercredi à jeudi à Conakry, au siège du parti du candidat à l'élection présidentielle Cellou Dalein Diallo, et procédé à des arrestations, ont affirmé différents témoins.
Selon les récits concordants de ces personnes interrogées sur place, un cortège de la garde du président de la transition, le général Sékouba Konaté, est passé vers 23 heures (locales et GMT) devant le siège de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG). "Quelqu’un a dû jeter un caillou sur le convoi. Les gardes sont alors descendus de leurs pick-up pour frapper sans discernement tout ceux qu’ils voyaient dans les alentours", a affirmé un voisin.
"Nous ne savons pas ce qui s’est passé dehors (sur le boulevard), mais nous avons vu des militaires arriver à toute vitesse et commencer à tabasser tous les gens qui passaient la nuit au siège", a assuré de son côté un militant de l'UFDG.
Une femme qui vendait des beignets à proximité a relaté avoir d'abord "entendu un bruit au passage d’un cortège avec sirène, qui roulait à vive allure" puis avoir "vu des militaires descendre des véhicules et courir dans tous les sens". "Ils ont frappé des gens et moi j’ai été giflée une fois par un soldat", a-t-elle affirmé.
Un responsable de l’UFDG, ne souhaitant pas être cité, a confirmé cet incident et annoncé que plusieurs dizaines de personnes avaient été arrêtées parmi les militants du parti. "C'est une pure intimidation qui ne va pas nous distraire et nous détourner de notre objectif: la conquête du pouvoir par les urnes", a-t-il lancé, dix jours avant le second tour de la présidentielle.
L'information n'a pu être confirmée de source officielle.
Mais des soldats de la garde du général Konaté ont expliqué qu'ils avaient été "provoqués": "on ne nous provoque pas, nous sommes des soldats neutres, nous avons été agressés nuitamment par des inconnus. Alors, qu’on reste tranquille!", a dit l'un d'eux.
Selon un responsable de l'UFDG requérant l'anonymat, les jeunes gens arrêtés ont été conduits au camp militaire Koundara, dans la presqu’île de Kaloum, à Conakry. - AFP