Le Burkina Faso tiendra une élection présidentielle, dimanche, mais le candidat gagnant est pratiquement déjà connu.
Le président Blaise Compaore, un ancien capitaine de l'armée âgé de 59 ans, est arrivé au pouvoir à la suite d'un sanglant coup d'État en 1987. Il fait face à une opposition si fragmentée que les autres candidats n'ont pas pu mener une campagne unie afin de lui faire compétition lors du scrutin.
Le Burkina Faso, l'un des pays les plus pauvres au monde, a vécu cinq coups d'État depuis l'obtention de son indépendance de la France en 1960. M. Compaore aurait réussi à préserver une relative stabilité depuis son accession à la présidence.
Longtemps accusé d'avoir contribué aux luttes armées de l'Ouest africain, le président burkinabé a redoré son image au cours des dernières années, en jouant un rôle important de médiateur dans la résolution de conflits en Côte d'Ivoire, en Guinée et au Togo.
Dimanche, il affrontera six autres candidats à la présidence. Ce sont tous des représentants de petits partis d'opposition à l'exception d'un seul, qui se présente comme candidat indépendant.
L'un de ces candidats, l'avocat Stanislas Benewinde Sankara, avait remporté 5% des suffrages lors de l'élection de 2005, alors que M. Compaore en avait rafflé plus de 80%.
Halidou Ouedraogo, un avocat et analyste politique ayant contribué aux réformes politiques majeures de 2002, a indiqué que le problème de l'opposition au Burkina Faso était son morcellement, alors qu'il y existe environ 150 petits partis. Selon M. Ouedraogo, ils sont nombreux à partager la même idéologie, mais ils ont été incapables de s'allier.
Un amendement constitutionnel apporté en 2002 a limité la présidence à deux mandats de cinq ans, mais M. Compaore et ses partisans ont soutenu que la nouvelle loi ne pouvait être appliquée de façon rétroactive. Il s'est donc représenté en 2005, remportant la présidence avec plus de 80% des scrutins. – AFP