Depuis un certain temps, le torchon brûle entre travailleurs et administrateurs du Grand hôtel de l’indépendance (Novotel), à Conakry. Ses employés réclament de meilleures conditions de vie et de travail. Une crise de deux ans. Mais la Direction de l’hôtel ne l’entend toujours pas de cette oreille. Nous avons essayé d’y voir un peu plus clair. Jean François Lohlamou, est le Secrétaire général du collège syndical des travailleurs de Novotel, il explique : « Il y a deux ans, nous revendiquons auprès de notre direction, pour qu’il y ait une réglementation dans la gestion du personnel de Novotel, c’est-à-dire la direction générale doit réglementer la gestion de l’hôtel en matière de catégorisation et de grille salariale. Nous voudrons donc qu’il y ait une Direction des ressources humaines, détachée de la Direction financière», a introduit le syndicaliste. Lequel déclare que « c’est une revendication non négociable.»
Ils sont 148 travailleurs titularisés travaillant dans plusieurs services : hébergement, administration, restauration, technique. La liste n’est pas exhaustive. À leur côté, se trouvent plusieurs contractuels et des stagiaires qui sont tous en colère contre la Direction générale du plus grand hôtel de la Guinée. Ces stagiaires auraient fait 5 à 10 ans de stage, mais ils sont ne pas écoutés, leur situation aussi n’a jamais été la tasse de thé de la Direction générale. Pour Lohlamou, cette façon de traitement des travailleurs, occasionnerait des frustrations. « Chaque fois que vous augmentez les salaires avec des disparités, vous créez d’autres frustrations au sein de l’entreprise. Cela démotive ceux d’entre eux qui ont un salaire bas. C’est pourquoi, nous demandons la catégorisation de tous les employés, cela sous entend qu’il y aura une grille salariale liée à cette catégorisation. » Lohlamou insiste : les travailleurs ne réclament pas une augmentation de salaire, mais une réglementation catégorielle de la grille salariale.
Par ailleurs, dans les couloirs du Novotel, il se dit qu’avec l’absence de ladite revendication, « le salaire se fixe en fonction du visage de l’employé ».
Selon le syndicat, en 1996 il y avait un Directeur du personnel, les employés étaient catégorisés. Mais depuis 1999, a-t-il poursuivi, pour des raisons inavouées, il ignore ce qu’est devenue la catégorisation du personnel du Novotel-Conakry.
Mme Doukouré Asmaou Bah du même syndicat trouve qu’on ne « peut pas être dans une grande entreprise de 148 travailleurs titulaires, à l’absence d’un responsable des ressources humaines.» Elle a menacé : « Si on ne nous écoute pas, on reviendra à notre préavis de grève qui date d’un passé récent, ce préavis sera remis sur table et il suivi dix jours plus tard, par la grève. Depuis deux ans, la direction ne nous écoute pas et nous sommes harcelés par le personnel qui croit que nous sommes corrompus par la Direction générale de l’hôtel».
A souligner que le Novotel-Conakry appartient au groupe français ACCOR, une structure en hôtellerie disposant de nombreux hôtels distillés partout en Afrique. Lors d’une récente visite du Conseil d’administration du groupe à Conakry, le Collège syndical des travailleurs de Novotel-Conakry aurait tout fait pour rencontrer le Responsable des ressources humaines de ACCOR, mais la Direction générale de Conakry se serait opposée. Même que le contrat qui lie ACCOR à Novotel-Conakry aurait expiré depuis 2004, à en croire certains employés de l’hôtel. Qui affirment aussi ne pas avoir le même traitement que celui de leurs confrères de Novotel-Dakar, bien qu’étant tous régis par les mêmes statuts. «La réception du plus grand hôtel du pays ne dispose pas d’uniforme », a regretté un employé. Le Directeur général de Novotel dit « n’avoir aucun commentaire à faire et encore moins à la presse ». Même son de cloche chez le Directeur des affaires administratives et financières, qui sortait du bureau du DG quand on tenté de l’accrocher. On le sait, lorsque le DG refuse de parler, ce n’est pas le DAAF qui s’y risquerait. Les instructions sont à respecter, vaille que vaille, même s’il s’agit de lever un coin du voile, autour de la gestion opaque du plus grand hôtel du pays.
Récemment, Thierry Tanoh, le Vice-président de la SFI-Afrique (Société financière internationale), en séjour de travail à Conakry, s’est félicité de l’accueil qu’il a bénéficié du personnel du Novotel-Conakry, mais a estimé que la Guinée pourrait avoir d’hôtels de plus haut standing. C’est tout dire.
AfricaLog.com