22H30 GMT: Le camp Gbagbo a repris le Plateau et Cocody à Abidjan,dit l'ONU. Les forces fidèles au président sortant ivoirien Laurent Gbagbo ont regagné du terrain à Abidjan et contrôlent désormais la totalité des quartiers du Plateau et de Cocody, a déclaré vendredi Alain Le Roy, secrétaire général adjoint de l'Onu chargé des opérations de maintien de la paix.
Selon lui, les hommes de Gbagbo ont mis à profit la trêve de mardi, durant laquelle ont eu lieu des tractations, pour renforcer leurs positions, et ils disposent encore d'armes lourdes, même si les forces de l'Onuci et de la force française Licorne en ont détruit une partie.
22H15 GMT: Des hélicoptères de la force française bombardent la résidence de Gbagbo. Des hélicoptères français de la force Licorne ont pilonné vendredi soir le secteur de la résidence du président sortant ivoirien Laurent Gbagbo à Abidjan, ont rapporté des témoins.
Un peu plus tôt, l’ambassade de France avait fait savoir que la résidence de l’ambassadeur avait été atteinte par deux obus de mortier et une roquette tirés par des éléments fidèles à Gbagbo.
22H00 GMT: Les troupes de Gbagbo ont regagné du terrain à Abidjan. Les troupes fidèles au président ivoirien sortant Laurent Gbagbo ont regagné vendredi du terrain à Abidjan et sont toujours en possession de chars ainsi que d'"armes lourdes", a indiqué le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU Alain Le Roy.
Les forces pro-Gbagbo ne sont plus qu'à un kilomètre de l'hôtel dans lequel le président reconnu internationalement, Alassane Ouattara, a établi son quartier général, a souligné M. Le Roy lors d'un point de presse organisé après une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la crise en Côte d'Ivoire.
"Il est évident", a-t-il dit, que les soldats du camp Gbagbo "ont pris l'accalmie de mardi comme prétexte pour renforcer leurs positions".
Ces troupes "ont toujours de nombreuses armes lourdes à disposition", a affirmé Alain Le Roy, qui a dit avoir vu des photos sur lesquelles apparaissent des chars, des lance-roquettes, des lance-grenades et des véhicules de transport de troupes.
21H40 GMT: L'ONU n'a pas projet de "couper les vivres" à Gbagbo. Les Nations unies refusent d'être impliquées dans toute stratégie visant à "couper les vivres" au président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, retranché dans la résidence présidentielle à Abidjan, a indiqué un haut responsable de l'ONU vendredi.
Le camp Gbabgo dément l'attaque contre la résidence de l'ambassadeur de France. Le gouvernement du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo "dément formellement" que ses forces aient attaqué vendredi la résidence de l'ambassadeur de France à Abidjan, a déclaré à l'AFP son porte-parole Ahoua Don Mello.
"Nous démentons formellement l'attaque de la résidence de l'ambassadeur de France. Toutes les armes lourdes de la résidence du président Gbagbo (qui jouxte le bâtiment, ndlr) ont été détruites, eux-mêmes (les Français) l'ont affirmé. Ce sont des manoeuvres dilatoires pour attaquer (la télévision d'Etat) RTI qui vient de reprendre et la résidence du président Gbagbo", a ajouté le porte-parole.
Auparavant, l'ambassade de France avait annoncé dans un communiqué que la résidence de l'ambassadeur de France à Abidjan - située près de celle du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo - a été vendredi la cible de tirs d'armes lourdes des forces pro-Gbagbo.
"Le 8 avril à 16 heures (locales et GMT) la résidence de France située dans la commune de Cocody a été la cible de deux tirs de mortier et d'un tir de roquette à partir de positions tenues" par des éléments des forces armées toujours loyales à M. Gbagbo, indique l'ambassade.
"C'est la deuxième fois en moins de 48 heures que cette emprise diplomatique fait l'objet d'une attaque délibérée", poursuit-elle. Mercredi soir, la résidence de l'ambassadeur de France avait été attaquée par les forces pro-Gbagbo à l'occasion de l'exfiltration de l'ambassadeur du Japon dont la demeure officielle est située à proximité.
"La France rappelle que conformément à la résolution 1975 du Conseil de sécurité de l'ONU, "les forces impartiales (mission onusienne ONUCI et force française Licorne)" sont en droit de mettre en oeuvre leur mandat afin de prévenir l'usage d'armes lourdes par toutes les parties du conflit", conclut l'ambassade de France.
M. Gbagbo qui refuse de céder le pouvoir se trouvait toujours vendredi soir dans sa résidence défendue par le dernier carré de ses fidèles au sein de l'armée ivoirienne.
La RTI dont le siège est situé dans le secteur de la résidence de M. Gbagbo, au coeur des combats des derniers jours, a repris ses émissions vendredi après-midi, a constaté un journaliste de l'AFP. Elle diffusait notamment des séries télévisées.
La RTI avait été ciblée lundi soir lors des frappes de l'ONU et de la France sur les dernières place-fortes de M. Gbagbo à Abidjan
En milieu d'après-midi et en début de soirée, des combats à la mitrailleuse lourde et à l'arme légère ont fait rage dans le périmètre qui englobe la résidence de M. Gbagbo, la RTI et l'école de gendarmerie, trois bastions du président sortant, ont rapporté un journaliste de l'AFP et un habitant.
20H10 GMT: Le camp Gbagbo exclut de bouger - tirs à Abidjan. La résidence de l'ambassadeur de France à Abidjan a été vendredi la cible de tirs d'armes lourdes des forces pro-Gbagbo, a affirmé l'ambassade dans un communiqué. Elle se trouve près de celle de Laurent Gbagbo. Le président ivoirien sortant refuse toujours de bouger.
"Le 8 avril à 16 heures (18h00 en Suisse) la résidence de France située dans la commune de Cocody a été la cible de deux tirs de mortier et d'un tir de roquette à partir de positions tenues" par des éléments des forces armées toujours loyales à M. Gbagbo, indique l'ambassade.
17H00 GMT: Charles Blé Goudé appelle au dialogue, "pas de réconciliation sans Gbagbo". Charles Blé Goudé, leader des jeunes patriotes de Laurent Gbagbo dont il est proche, a appelé vendredi à un "dialogue inter-ivoirien" et prévenu qu'il n'y aurait "pas de réconciliation sans" le président ivoirien sortant, dans un entretien à la chaîne France 24.
"J'appelle à un dialogue inter-ivoirien. C'est la seule issue pour contrôler cette crise, sinon on ne pourra jamais faire disparaître tous les pro-Gbagbo ou les pro-Outtara de la Côte d'Ivoire", a déclaré M. Blé Goudé, ministre de la Jeunesse de M. Gbagbo et surnommé "le Général de la rue" pour sa capacité à mobiliser notamment les masses estudiantines.
"En Afrique su Sud, il y a eu la Commission vérité et réconciliation", a-t-il dit, laissant entendre que cette formule pourrait offrir une solution à la crise actuelle "au lieu de lyncher médiatiquement le président Laurent Gbagbo".
"Il n'y aura pas de réconciliation en Côte d'Ivoire sans Gbagbo Laurent. Il est un leader que les Ivoiriens ont désigné", a-t-il insisté.
Après plusieurs jours de combats, la situation sécuritaire et humanitaire restait très tendue vendredi à Abidjan, où Laurent Gbagbo est toujours retranché dans sa résidence et refuse de reconnaître la victoire de son rival Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010.
Président reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara a annoncé jeudi soir la mise en place d'un blocus autour de la résidence de Gbagbo et appelé à la réconciliation nationale, invitant ses "compatriotes à s'abstenir de tout acte de vengeance".
"M. Ouattara a tenu un discours. Malgé ce discours, les pillages orchestrés par ses hommes continuent à Abidjan. Voilà ce que la France contribue à créer en Côte d'Ivoire", a affirmé Charles Blé Goudé.
Il a accusé à plusieurs reprises la France, dont la force militaire Licorne est intervenue depuis lundi aux côtés des Casques bleus de l'ONU pour détruire des armements du camp Gbagbo, d'être "entièrement responsable du chaos qui été créé en Côte d'Ivoire".
Interrogé pour savoir à quelle condition il accepterait de rendre les armes, il a nié en détenir et nié se cacher, tout en refusant de dire où il se trouvait.
"Il n'y a pas de civils à qui les armes ont été distribuées. Ceux qui distribuent aujourd'hui des armes aux civils, qui tuent, qui pillent, c'est M. Ouattara et ses hommes. M. Ouattara a armé ses militants (...)", a-t-il lancé.
Il a accusé les forces pro-Ouattara d'orchestrer des pillages à Abidjan et de commettre des massacres dans l'Ouest du pays.
16H00 GMT: Les forces de Gbagbo coupables d'exactions majeures en 2010 selon Washington. Les forces loyales au président sortant Laurent Gbagbo ont commis des exactions majeures en Côte d'Ivoire l'an dernier, dont des assassinats, tortures et détentions arbitraires, affirme vendredi le rapport annuel 2010 des Etats-Unis sur les droits de l'homme.
Le département d'Etat cite des sources de l'ONU selon lesquelles 173 personnes ont été tuées, 90 torturées, violées ou maltraitées, 471 autres détenues arbitrairement et 24 portées disparues dans le pays pendant la semaine du 15 au 22 décembre.
"L'écrasante majorité de ces cas d'assassinats sommaires, de tortures, de détentions et de disparitions ont été le fait des forces loyales à (Laurent) Gbagbo", selon le rapport, selon lequel cette tendance s'est poursuivie en 2011.
15H00 GMT : “L‘ère Gbagbo est close”, selon Paris. Pas de combats ce vendredi autour de la résidence présidentielle à Abidjan en Côte d’Ivoire mais quelques rafales, selon des habitants. Alassane Ouattara a prononcé une allocution solennelle à la nation ce jeudi soir pour la première fois depuis l’aggravation de la crise. Il a appelé à la réconciliation de tous les Ivoiriens, a demandé à ses troupes d‘être exemplaires dans leur comportement et a souhaité la levée de certaines sanctions de l’Union européenne afin de permettre à l‘économie du pays de redémarrer.
Un discours salué ce vendredi par la France, qui a estimé que l‘ère Gbagbo était désormais close.
Le camp de Laurent Gbagbo a qualifié ce vendredi Ouattara d’imposteur.
14H30 GMT: L'UE va lever ses sanctions économiques. Selon une source diplomatique européenne, l'Union européenne espère trouver un accord d'ici le 12 avril pour mettre un terme aux sanctions à l'égard de la Côte d'Ivoire, répondant ainsi à la requête du président Alassane Ouattara et aux besoins économiques du pays.
«L'UE travaille actuellement sur un texte visant à retirer les sanctions sur la Côte d'Ivoire [...] Il est prévu de trouver un accord mardi 12 avril, mais si pour des raisons techniques cela n'est pas possible, les sanctions seront levées à partir de mercredi 13 ou jeudi 14 au plus tard».
La levée des sanctions concernera les autorités portuaires ivoiriennes et les secteurs du cacao et du café.
14H30 GMT: Gbagbo pas encore tombé. Gbagbo assiégé, encerclé par les hommes de Ouattara, les forces de l’ONU et de la France, retranché dans le Palais présidentiel d’Abidjan. Selon Paris, Gbagbo dispose encore d’un millier d’hommes, dont 200 à sa résidence.
14H00 GMT: L'appel de Ouattara sans valeur, Gbagbo ne bougera pas selon son camp. Le camp de Laurent Gbagbo estime que l'appel à la réconciliation nationale lancé jeudi en Côte d'Ivoire par Alassane Ouattara est sans valeur et affirme que le chef de l'Etat sortant "ne bougera pas" de son poste, a affirmé vendredi son conseiller à Paris Toussaint Alain.
"Sa réconciliation, pour nous, c'est du pipeau", a déclaré M. Alain au lendemain d'un appel en ce sens de M. Ouattara, reconnu président élu à l'issue du second tour de la présidentielle en novembre par la communauté internationale.
"Ouattara n'est pas fondé à lancer un appel à la réconciliation. C'est un imposteur", a dit le conseiller. Ce discours "c'est un message pathétique, irresponsable, celui d'un chef de guerre, d'un usurpateur qui veut signer la fin (d'une) tentative de coup de d'Etat", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse aux côtés de Jacques Vergès, avocat français proche de Laurent Gbagbo.
Lors de ce discours solennel à la nation diffusé jeudi soir à la télévision, M. Ouattara a également annoncé qu'"un blocus" avait été établi autour du périmètre de la résidence présidentielle où Laurent Gbagbo s'est retranché et où il se trouvait toujours vendredi selon M. Toussaint.
M. Gbagbo "ne démissionnera pas, il n'est pas bunkerisé, il est là", a répliqué le conseiller. "Laurent Gbagbo est sur la terre de ses ancêtres, ce n'est pas aujourd'hui qu'il va abandonner son peuple pour s'en aller. Il est bien calé dans son fauteuil présidentiel. Il ne bougera pas".
Toussaint Alain a indiqué que le message de Laurent Gbagbo, avec qui il a dit s'être entretenu au téléphone jeudi soir avant le discours de M. Ouattara, était que "la situation est sous contrôle". "A ce jour, le palais, la résidence, la télévision d'Etat RTI, tous les camps militaires et institutions ivoiriennes sont sous le contrôle de l'armée ivoirienne", a-t-il affirmé.
Une fois de plus le camp Gbagbo s'en est pris à la France et à la Mission de l'ONU en Côte d'Ivoire, alors que la force française Licorne a engagé en début de semaine, aux côtés de l'Onuci, des actions pour neutraliser les armes lourdes utilisées par le camp Gbagbo.
"Nous accusons Sarkozy, le président français, d'être le principal organisateur des troubles en Côte d'Ivoire, c'est lui qui est à la manoeuvre empêchant toute tentative de dialogue", a-t-il dit.
"Nous dénonçons la complicité de ces deux forces (Licorne et Onuci) (...) avec les rebelles" qui se livrent à des "braquages, pillages, exactions contre les civils", a-t-il ajouté.
A ce titre, un avocat français a affirmé vendredi qu'il allait déposer une requête contre la France devant la Cour internationale de Justice (CIJ) car, estime-t-il, elle a violé la résolution 1975 du Conseil de sécurité de l'ONU (qui autorise la destruction des armes lourdes pour protéger les civils) en soutenant Alassane Ouattara en Côte d'Ivoire.
"Au nom de la République de Côte d'Ivoire, représentée par Laurent Gbagbo, je vais déposer une requête devant la Cour internationale de justice (CIJ) demandant la condamnation de la France pour violation de la résolution 1975", a déclaré Me Marcel Ceccaldi à l'AFP. Il a expliqué qu'il irait lui-même déposer cette requête mercredi prochain à La Haye, siège de la CIJ.
L'avocat, qui agit au nom du chef de l'Etat sortant, affirme que la France n'est pas restée impartiale en Côte d'Ivoire car, a-t-il affirmé, "les troupes françaises ont bombardé seulement les troupes de Gbagbo".
13H00 GMT: Ouattara face au défi majeur du rétablissement de la sécurité. Le président ivoirien internationalement reconnu Alassane Ouattara était vendredi confronté au défi majeur du rétablissement de la sécurité en Côte d'Ivoire, particulièrement à Abidjan où le sortant Laurent Gbagbo restait reclus dans la résidence présidentielle.
Dans l'ouest du pays désormais aux mains des forces fidèles à Ouattara, des enquêteurs de l'ONU ont découvert plus de 100 corps ces dernières 24 heures. "Plus de cent corps ont été trouvés ces dernières 24 heures dans trois endroits dans l'ouest", Duékoué, Bloléquin et Guiglo, a déclaré à Genève un porte-parole du Haut commissariat aux droits de l'homme, précisant que ces meurtres semblaient avoir eu des mobiles "ethniques".
"Il y a eu une escalade ces deux dernières semaines", a relevé Rupert Colville, avertissant qu'il fallait être "prudent au moment d'assigner des responsabilités".
Dans sa première allocution télévisée depuis l'aggravation de la crise post-électorale des dernières semaines Alassane Ouattara a promis jeudi soir que "la lumière sera faite sur tous les massacres" et que leurs auteurs "seront sanctionnés".
A Abidjan, la situation était calme vendredi matin autour du palais présidentiel et près de la résidence présidentielle. "On entend seulement de temps en temps quelques rafales d'armes individuelles mais rien qui ressemble à des combats", a rapporté un habitant de Cocody (nord) où se trouve la résidence présidentielle.
Alassane Ouattara a annoncé jeudi qu'un blocus avait été établi autour du périmètre de la résidence où Laurent Gbagbo est retranché "avec armes lourdes et mercenaires".
Vendredi matin, une habitante résidant près du palais présidentiel, dans le quartier du Plateau, dans le centre d'Abidjan, a dit ne pas avoir entendu de tirs. "C'est calme, mais le problème d'eau persiste. J'ai envoyé mes filles chercher de l'eau dans un bâtiment encore approvisionné, ça devient de jour en jour de plus en plus compliqué", a déclaré cette femme.
Après l'impasse politique née de l'élection présidentielle du 28 novembre et l'enlisement militaire, Abidjan, livrée aux pillards, est confrontée à l'urgence humanitaire: le système de santé s'est effondré, l'eau et l'électricité sont souvent coupées et les réserves de nourriture s'amenuisent.
12H00 GMT: Alassane Ouattara cherche à remettre en marche la Côte d'Ivoire. Alassane Ouattara a entrepris de remettre en marche la Côte d'Ivoire en isolant son rival Laurent Gbagbo dans son bunker d'Abidjan, tandis que l'Union européenne travaille à une levée des sanctions.
Reconnu vainqueur de l'élection présidentielle de novembre par les Nations unies, Alassane Ouattara est intervenu jeudi soir à la télévision pour promettre la sécurité aux habitants de la capitale économique du pays, où ses troupes, les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), sont arrivées une semaine plus tôt au terme d'une offensive éclair.
Ouattara, qui avait été bloqué pendant quatre mois dans l'hôtel du Golf à Abidjan par les forces pro-Gbagbo, a annoncé l'instauration d'un cordon de sécurité autour de la résidence de Gbagbo, dans laquelle le président sortant, qui refuse de céder le pouvoir, est retranché avec des proches et des hommes armés.
Un porte-parole de l'Onu à Abidjan a déclaré que l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) avait dépêché des soldats dans le quartier de Cocody, où se trouve la résidence de Gbagbo, mais qu'elle n'avait pas l'intention d'intervenir.
10H00 GMT: Plus de 100 corps découverts ces dernières 24 heures dans l'Ouest. Des enquêteurs de l'ONU ont découvert plus de 100 corps ces dernières 24 heures dans l'Ouest de la Côte d'Ivoire, a annoncé vendredi le Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, indiquant qu'il semblait s'agir de victimes de violences ethniques.
"Plus de cent corps ont été trouvés ces dernières 24 heures dans trois endroits dans l'Ouest" de la Côte d'Ivoire, a déclaré un porte-parole du Haut commissariat, Rupert Colville, au cours d'un point de presse.
Il a en outre précisé que ces assassinats semblaient avoir eu des mobiles "ethniques".
Ce sont de "mauvaises nouvelles" pour la Côte d'Ivoire, a-t-il estimé, tandis que les agences humanitaires de l'ONU ont demandé vendredi l'ouverture de couloirs humanitaires dans le pays pour venir en aide aux victimes qui fuient les violences.
"Il y a eu une escalade ces deux dernières semaines", a relevé M. Colville, avertissant qu'il fallait être "prudent au moment d'assigner des responsabilités".
Ces dernières 24 heures, les enquêteurs de l'ONU ont ainsi trouvé plus de 15 corps dans la ville de Duékoué, où quelque 229 corps avaient déjà été découverts précédemment.
"Certaines des victimes semblent avoir été brûlées vives et certaines personnes semblent avoir été jetées dans un puits", a déclaré M. Rupert.
Par ailleurs, les corps de quarante personnes ont été découverts à l'ouest de Duékoué, à Bloléquin, a rapporté le porte-parole, indiquant que les victimes "semblent avoir été tuées par des mercenaires libériens".
En outre, les enquêteurs ont trouvé plus de soixante corps à Guiglo, selon M. Rupert, précisant que certaines des victimes n'étaient pas des Ivoiriens, mais des ressortissants d'autres pays d'Afrique de l'Ouest.
Les combattants se réclamant d'Alassane Ouattara ont été accusés de crimes et de massacres de grande ampleur au cours de leur rapide progression à partir du nord du pays, selon diverses agences humanitaires.
Face à l'escalade des violences, "le Programme alimentaire mondial et d'autres agences lançons un appel à l'ouverture de corridors humanitaires en Côte d'Ivoire", explique le PAM dans une note aux médias.
L'agence onusienne indique avoir distribué des vivres pour six jours à Duékoué où des milliers de personnes sont notamment réfugiées dans la mission catholique.
Le PAM prévoit par ailleurs de distribuer de l'aide la semaine prochaine à environ 30.000 personnes déplacées dans la région de Danane et à près de 20.000 autres à Bouaké (nord), Bouna (nord), Tiébissou (centre) et Korhogo (nord).
Les événements en Côte d'Ivoire à partir du jeudi 31 Mars 2011
Jeudi 7 Avril: Gbagbo résiste, la France frappe
Mercredi 6 Avril: Gbagbo refuse de se rendre, assaut des pro-Ouattara
Mardi 5 Avril: La France, l’ONU et Ouattara contre Gbagbo
Lundi 4 Avril: Abidjan, la guérilla urbaine
Dimanche 3 Avril: Abidjan, les armes parlent
Samedi 2 Avril: Des charniers à l'Ouest, Gbagbo résiste à Abidjan