Le mercredi, à l’annonce de la mort d’un des leurs, les militants et sympathisants de l’UFDG (Union des forces démocratique de Guinée), le parti de Cellou Dalein Diallo, avaient décidé d’accompagner le corps du jeune Zakariaou Diallo, 35 ans, tué par balles, à l’occasion du retour au bercail, du leader dudit parti. Ce 8 avril, ils ont bravé l’ardeur du soleil et la distance, pour se mobiliser et accompagner le corps de la victime, de la grande mosquée Fayçal de Conakry jusqu’au cimetière du quartier Koloma 1, situé en banlieue Est de Conakry. Ils étaient notamment, plusieurs centaines de jeunes à suivre le corbillard sur une dizaine de kilomètres.
Derrière le corbillard, Cellou Dalein Diallo dans sa voiture, suivi des responsables du parti, et plusieurs autres files de véhicules des sympathisants. Trois pick-up de policiers et de gendarmes ont fermé le cortège et s’est arrêté au rond-point Bambéto, l’endroit où le jeune Zakariaou a reçu le tir fatal à la gorge.
A 14h 20, le corbillard a quitté la grande mosquée, juste après la grande prière du vendredi. Au fur et à mesure que la foule émue remontait vers la banlieue le nombre du cortège funèbre augmentait. Au niveau du quartier Bellevue, des jeunes remontés ont demandé que les agents des forces de l’ordre se limitent-là. «On ne veut pas que vous tuer un des nôtres et que vous l’enterriez. Nous ne voulons pas que vous narguiez nos parents qui pleurent là-bas, leur fils… », disaient certains. Mais des responsables de l’UFDG ont joué aux sapeurs pompiers. Ils ont dit aux jeunes « révoltés» que ces agents en uniformes, militaires ne vont pas user de leurs armes sur un cortège funèbre. Ils ont surtout demandé aux militants et sympathisants de regagner leurs domiciles respectifs, après l’enterrement. Une consigne qui a été respectée. Après l’inhumation de Zakariaou Diallo intervenue à 16h 20, heure locale, la foule s’est dispersée et disparue dans les fins-fonds de leurs différents quartiers. Aucun incident n’a été enregistré.
Il est à rappeler que Cellou Dalein Diallo, dans une déclaration du parti qu’il a lue hier 7 avril, a demandé à ses militants et sympathisants de faire de ce vendredi 8 avril, «une journée de prières et de recueillement pour le repos de l’âme du disparu et de toutes les victimes de violences politiques.» Toute chose qui a été quasiment respectée, du fait que plusieurs commerces de Madina (le plus grand marché de Conakry), avaient fermé.
Jusqu’au moment où nous mettions en ligne, les autorités guinéennes n’ont pas reconnu que le jeune Zakariaou Diallo, a été tué par la gâchette facile d’une arme de l’un des agents de service de sécurité déployés à Bambéto, le dimanche 3 avril.
Cellou Dalein Diallo, lui, a demandé hier, la communauté internationale d’user de «toute son influence pour amener les nouvelles autorités guinéennes à respecter les Droits de l’Homme, ainsi que les règles et principes démocratiques.»
AfricaLog.com