Des tirs d'arme lourde étaient entendus mercredi matin à Abidjan dans le quartier de Yopougon (ouest), où les forces du président ivoirien Alassane Ouattara tentent de déloger des miliciens favorables à l'ex-chef d'Etat Laurent Gbagbo, ont rapporté des habitants.
"Depuis 04H00 (locales et GMT), on entend des tirs d'arme lourde, de fortes détonations. On a été obligés de fuir le quartier très tôt", a déclaré à l'AFP par téléphone un résident du secteur baptisé "Koweït", dans le sud du quartier.
"Un soldat des FRCI (Forces républicaines de M. Ouattara) nous a dit qu'ils sont venus déloger les miliciens libériens pro-Gbagbo qui sont encore cachés dans certains coins de Yopougon", a indiqué un autre habitant.
Soldats des Forces républicaines
Depuis l'arrestation de M. Gbagbo le 11 avril, les FRCI ont progressivement pris le contrôle de la capitale économique mais affrontent encore des miliciens dans le quartier de Yopougon, fief historique de l'ancien chef d'Etat.
Des négociations engagées ces derniers jours entre les autorités et les derniers miliciens actifs, souhaitant "déposer les armes" en échange d'une "protection", n'ont pas eu de débouché pour l'heure, a-t-on appris auprès du ministère de la Défense.
Soldats du "commando invisible" du "Général IB" à l’entrainement à Abobo
De nombreux habitants fuyaient les zones concernées dans la matinée, utilisant des pinasses pour traverser la lagune et rejoindre notamment le quartier de Treichville, dans le sud de la ville, selon des témoins.
"J'attends une pirogue avec mes quatre petits-enfants pour traverser l'eau", a raconté une vieille dame.
"Les murs tremblaient, on a tous fui", a dit un chauffeur.
Dans un communiqué publié mardi soir, le gouvernement avait pointé "l'activisme persistant de quelques poches de résistance de miliciens et mercenaires, notamment dans certains secteurs de la commune de Yopougon, et ce en dépit des appels pressants à déposer les armes lancés" par le pouvoir.
"Une fois encore, le gouvernement lance un appel aux derniers mercenaires et miliciens afin de saisir cette chance qui leur est donnée de procéder à la remise des armes en leur possession sans crainte de représailles", ajoute le texte. - AFP