Il y a 50 ans, Youri Alexeïevitch Gagarine nous a appelés depuis l'espace!
Apr 28, 2011
12 avril 1961 – 12 avril 2011 : Il y a 50 ans, Youri Alexeïevitch Gagarine nous a appelés depuis l'espace !
Youri Gagarine est le premier homme à voir effectué un vol dans l'espace au cours de la mission Vostok 1. C’était le 12 avril 1961, dans le cadre du programme spatial soviétique.
Le rêve séculaire de franchir la porte de l’Univers se réalisait ainsi pour l’ex-URSS, Union des Républiques Socialistes Soviétiques.
En 108 minutes Youri Gagarine, cosmonaute soviétique, réussit à accomplir l’exploit de faire le tour de la Terre ; devenant ainsi le premier homme à naviguer dans l’espace.
Depuis, plusieurs autres vols de plusieurs heures, de jours et de mois avec des sorties dans l'espace suivies d’un vol sur la Lune, la construction de stations orbitales. Mais le premier pas restera pour toujours dans les mémoires. Et c'est pour cela que l'année 2011 est placée sous le signe de «L'année de l'espace». Car, il y a 50 ans … Et cette année 2011, l’homme célèbre les noces d’or de son mariage avec l’espace cosmique.
On n’était loin d’imaginer l’impact que cela pouvait avoir. Mais, rien qu’à l’idée que l’homme pourrait séjourner dans l’inconnu, soumis qu’il est la seule action de l'apesanteur, ce vol au sens complet et noble, devenait un pas de géant dans l’inconnu. Et depuis, l'espace a été visité par plus de 500 personnes.
Le nom de Gagarine se place en tête des pionniers de tous les continents, dans la conquête de l’espace ; avant même ceux des mers, des océans ou des continents. Colomb, Magellan, Маrco Polo et plusieurs autres représentants de différents pays et peuples ont consacré leurs vies à la découverte des secrets de notre planète, à faire reculer les frontières de l'activité humaine à l’image du premier cosmonaute. Ils ont créé, à leur façon, le fondement solide pour le mouvement vers la vérité, l'harmonie, les plus nobles idéaux de civilisation.
L’astronaute américain Thomas Stafford, 80 ans, ancien chef de la mission Apollo vers la Lune en 1969, ne tarit d’ailleurs pas d’éloges envers Youri Gagarine. Il reconnait en lui l’homme qui a ouvert la voie vers l’espace : « Youri Gagarine a créé l’ouverture de la voie vers l’espace. Monsieur le Président, je suis sûr que sans le vol de Youri Alexeevitch (patronyme de Gagarine), je ne serais jamais allé sur la Lune ».
Le vol de Youri Gagarine dans l’espace s’est préparé et réalisé dans des conditions spécifiques, politiques au regard de la lutte antagonique entre deux systèmes sociaux : le socialisme et le capitalisme.
Les motifs idéologiques semblaient dominer à l’idée de l'acceptation des décisions les plus importantes d'Etat en URSS et les USA, d'autres états. Cependant l'humanité a perçu les pas de géant réalisés depuis cette date dans le domaine spatial. Le tout le premier vol de l’homme dans l'espace est considéré comme étant parmi les événements les plus grandioses de l'histoire de la civilisation.
Le pilote militaire Youri Gagarine a attiré sur lui l'attention des hommes de tous les continents. Et ses semblables retiennent de lui, comme la personne qui a réussi à marcher dans l'univers. Ils étaient ainsi convaincus de pouvoir réaliser, à partir de cet acte historique, leurs rêves les plus audacieux à travers les différentes générations des habitants de la Terre. Notamment, pénétrer dans le secret de l’inconnu.
Le plus grand mérite de Youri Gagarine aussi bien pour les contemporains et que pour les générations futures est qu'il a mis d’accord les hommes sur leur aspiration commune pour le bien, l'harmonie, le progrès, les grands objectifs de sécuriser la vie sur la Terre et dans l'univers. Sans oublier d’autres succès et acquisitions.
Le 16 juin 1963, Valentina Terechkova fut la première femme à partir dans l'espace. Sa mission spatiale a duré deux jours et demi. Le premier homme dans l'histoire à sortir dans l’espace "ouvert" était Alexeï Leonov. C’était au cours de l'expédition des 18 et 19 mars 1965. Alexeï Leonov s'est éloigné du navire jusqu'à une distance historique de 5 mètres. Il fera dans l'espace ouvert, en dehors de la chambre d'écluse, 12 minutes 9 secondes.
L'une des étapes majeures de la conquête du cosmos par la Russie sera la création du navire " Soyouz " capable d’assurer des manœuvres complexes dans l’espace.
Pour le remplacement, il a été mis au point "Saluts", une troisième génération de laboratoires circumterrestres - station "Monde", représentant un bloc de base pour la construction d’une structure multifonctionnelle pilotée avec des modules spécialisés orbitaux.
La station orbitale le "Monde" était en exploitation avant juin 2000. Quinze ans plus tard, elle est toujours active alors qu’il était prévu cinq ans. Durant cette période, elle a réalisé 28 expéditions spatiales, et fait visiter l’espace à 139 chercheurs russes et étrangers de 27 pays du monde.
La station spatiale le "Monde" a été remplacée sur orbite par la Station Internationale Spatiale (SIS), à la construction de laquelle ont participé 16 pays. Ð la création de la nouvelle station, il a été largement fait appel aux compétences russes dans le domaine du vol habité dans l’espace. L'exploitation SIS est calculée pour 15 ans. La première expédition de long terme sur SIS a commencé le 31 octobre 2000.
Pendant plusieurs années la Russie et les USA étaient perçus comme étant des adversaires dans la conquête de l'espace cosmique. Faut-il s’interroger aujourd’hui sur celui des deux qui occupe la position de leader dans cette lutte pour la conquête spatiale ?
La réalité historique voudrait, en matière de cette conquête, que les Etats-Unis aient un besoin de l’expertise Russe que l'inverse. Et en cette première décennie du XXIème siècle, le soutien russe ne devrait pas faire défaut vis-à-vis des Etats-Unis ; contrairement à la période de la guerre froide, au temps de l'opposition des deux superpuissances, lorsque l'Amérique avait besoin du soutien d'autres pays contre l'URSS.
Sans aucun doute, le risque d’actions négatives que Washington peut entreprendre contre Moscou peut être minimisé.
L'alliance spatiale russo-américaine qui s’est nouée dans le cadre de ISS signifie, qu’en dépit des divergences existantes, le "partenariat stratégique" entre Moscou et Washington est plutôt vivant que mort.
Ðœais à la différence de la situation de l'époque de l'opposition Est-Ouest, le programme spatial des Etats-Unis dépend de la Russie. Et pour cause. En effet, les fusées porteuses russes "Soyouz" jouent le rôle, entre autres, de "canots de sauvetage" pour les cosmonautes américains. Sans ces porteuses, ils ne pourraient pas se trouver en permanence à bord de ISS et avec le dernier vol du navire américain en mars dernier, les navettes auraient été retirées du service car ne pouvant plus se rendre dans l’espace D'autre part, sans les vaisseaux russes, les Etats-Unis ne pourront pas remplir leurs engagements pris devant le Canada, l'Europe et le Japon pour assurer le voyage de leurs représentants sur l'ISS, leur séjour et leur retour sur Terre.
Il importe de souligner qu'il s'agit en l'occurrence précisément d'une dépendance des Etats-Unis envers la Russie dans l'espace, et non pas d'une interdépendance. Selon Michael Griffin, chef de la NASA, seule la Russie a les moyens d'exploiter ISS.
La NASA a signé un contrat pour la somme de 335 millions de dollars avec la Russie pour six places supplémentaires sur les navires spatiaux " Soyouz " pour la mise en marche du programme astronomique américain et leurs partenaires dans la conquête de l'espace. C’est au terme de ce contrat, que le programme de vols des navettes spatiales sera terminé.
De nos jours, une grande attention de la communauté mondiale est portée sur la préparation du premier vol piloté pour la planète Mars qui doit avoir lieu dans la première moitié du 21ème siècle. Une telle mission demande des dépenses immenses financières et comporte de grands problèmes techniques, en raison de la grande distance entre la Terre et Mars (de 55 jusqu'à 400 millions de km). Et elle devrait durer pendant de nombreuses années.
L'aspect critique de la mission est que l'équipage de six cosmonautes doit vivre dans un local fermé. Avec son corollaire de tension liée au leadership au sein de l'équipe ou d'ennui pouvant survenir.
C'est pourquoi, il a été mis au point le programme «Mars 500», qui est une expérience de l'Agence Spatiale Russe avec l'Agence Spatiale Européenne.
Le projet consiste en un vol simulé vers la planète Mars avec six volontaires enfermés durant 520 à 700 jours. Il s’agit d’une expérience d’un vol réel piloté vers Mars avec retour sur Terre.
La mise en valeur de tout programme spatial demande ainsi une synergie d’actions, une conjugaison d’efforts internationaux.
Mais encore une fois, est-il évident que la Russie, pionnière dans l’envoi de l’homme dans le cosmos reste le leader incontesté en matière d’études spatiales cela, 50 ans après la mission de Youri Gagarine.
Et c’est avec joie, que le 5 avril, de la station Internationale spatiale du cosmodrome Baïkonour, a été lancée la fusée - porteur "Soyouz FG" avec le navire spatial piloté, la "Soyouz TMA-21" avec à bord, deux cosmonautes russes et un astronaute américain.
Cette mission marquait la célébration du 50ème anniversaire du vol de Youri Gagarine. Le navire a, à juste raison reçu le nom de "Gagarine".
Et c’est aussi à juste titre que toujours fière de son héro, la Russie continue à le célébrer. C’est la raison de la cérémonie organisée à l’occasion des 50 ans du vol de Youri Gagarine, cérémonie présidée par le Président russe en personne, M. Dmitri Medvedev qui a reçu de nombreuses personnalités du monde de la conquête spatiale avec notamment la Femme de Yuri Gagarin. Dmitri Medvedev a remis une décoration à d’anciens cosmonautes européens, japonais, américains et Russes .Il s’est également félicité de la coopération internationale dans le domaine de la recherche spatiale.
Valentina, l’épouse de Youri Gagarine était présente au premier rang ainsi que ses deux filles Elena et Galina. A noter qu’une des filles de Youri Gagarine a été nommée, il y a quelques années, directrices des musées du Kremlin par Vladimir Poutine.
Texte inspiré d’articles de presse
Dr Jules Cissoko, Analyste - Géo-stratège
