Ce 6 avril, en fin de matinée, Chantal Colle, était de nouveau devant des journalistes guinéens pour demander de «ne pas faire du contentieux Etat-guinée-Areeba un dossier politique. C’est un dossier économique.» Elle a également dit sa colère en ces termes: «J’ai été choquée que cette concession soit faite sans mon consentement.» Hier, devant les locaux de la société, elle aurait été huée par des employés, qui, selon des informations, se disent trahis par elle. Mais Chantal Colle pense que ces employés sont manipulés. De cela, «je ne laisserai pas la manipulation s’installer.»
Chantal Colle dit avoir été à la base de la nomination d’un DG africain à la tête d’Areeba-Guinée, en la personne du camerounais Freddy Tchala. Cela aurait permis que des guinéens occupent la tête de 5 directions générales sur les neuf que compte la société. Elle, avec 25% des actions, n’a aucun poste de DG, mais néanmoins elle ne veut pas la fermeture d’Areeba. Elle dit se soucier du désagrément qui pourrait être causé aux deux millions d’abonnés d’Areeba. La fermeture d’Areeba causera des désagréments à plus de deux millions d’abonnés, la perte de 400 emplois directs et de milliers d’autres de façon indirecte.
Mais le hic, Sifizo Dabengwa, le boss du groupe sud-africain MTN à 75% est à Conakry. Et au moment où Chantal Colle était devant les journalistes, ce dernier a rencontré les travailleurs, sans l’avoir rencontrée. La patronne d’Alô-Areeba, dit être au cœur de ce combat dès le départ. Elle déclare que c’est grâce à elle que les autorités guinéennes ont accepté de revenir sur la table pour le dialogue avec Areeba, alors qu’elles avaient menacé d’annuler sa licence, lundi 2 mai à 17 heures précises.
Chantal Colle a insisté sur son souhait de voir les deux parties poursuivre les négociations, avant de préciser qu’un réseau coupé pendant 48 ou 72 heures équivaut à 3 mois sans connexion.
Le 13 juillet 2007, le Bénin a suspendu les licences d’Areeba et Moov, pour non respect des «procédures légales.» Les deux sociétés de téléphonie mobile ont été accusées d’avoir fait des «mutations illégales» et ont été condamnées à payer 30 milliards de FCfa, chaque. Pour disait-on, se conformer aux cahiers de charge qui venaient de subir une réforme, après une évaluation du secteur de la téléphonie mobile béninoise par son autorité de régulation.
En Guinée, la société Investcom propriétaire d’Areeba est accusée d’avoir fait une fusion avec le groupe MTN, en toute violation de l’article 7 de la convention qui la lie à l’Etat guinéen. Chantal Colle dit n’avoir également pas été informée dès le départ.
Au moment où nous mettions en ligne, il nous a été rapporté que le PDG du groupe MTN en visite à Conakry, a eu des rencontres avec certaines personnes en charge du dossier. Des informations précises n’ont pas été livrées à la presse.
Mais ce que l’on sait, M. Sifizo Dabengwa arrive en Guinée après qu’Areeba ait été réquisitionné par l’Etat guinéen, la convention de licence de la société est suspendue à compter du 4 mai 2011 pour violation d’une obligation contractuelle par un arrêté signé par le Ministre des Postes, Télécommunications et des Nouvelles Technologies de l’Information, Oyé Guilavogui.
Sifizo Dabengwa arrivé à bord d’un vol spécial à Conakry ce vendredi, a été conduit à l’Ambassade d’Afrique du sud où il a rencontré le personnel de l’ambassade ainsi que Freddy Tchala, DG d’Areeba.
L’hôte de marque a également rencontré des travailleurs de la société. Au sortir de sa rencontre avec ces derniers, il a rassuré que le contentieux connaîtra un dénouement heureux: «Nous allons user de tous nos moyens pour un dénouement rapide et heureux du contentieux Areeba-État guinéen.»
Il faut rappeler que la gestion d’Areeba a été confiée à l’ARPT (Autorité de régulation des postes et télécommunications) après la réquisition de la société par l’Etat.
AfricaLog.com