Pour la première fois dans l'histoire de la République, un président, Nicolas Sarkozy, s'apprête à avoir un enfant pendant l'exercice de ses fonctions, son épouse Carla Bruni-Sarkozy devant mettre au monde son deuxième enfant cet automne, quelques mois avant la présidentielle.
La confirmation de cette grossesse de la première dame de France, après des semaines de bruit médiatique, est venue d'Allemagne, le père du chef de l'Etat, Pal Sarkozy, déclarant mardi au quotidien Bild, le journal le plus lu d'Europe: Je me réjouis de l'arrivée de mon petit-enfant.
Il a précisé que son fils et sa belle-fille ne voul(aient) pas connaître le sexe de l'enfant à l'avance. Mais je suis sûr que ce sera une fille et qu'elle sera aussi belle que Carla, a-t-il ajouté.
Pal Sarkozy n'a pas précisé de combien de mois était enceinte l'épouse du président, mais selon une source proche de l'Elysée, elle accoucherait en octobre, et serait donc dans son quatrième mois de grossesse.
Ce sera le deuxième enfant de Carla Bruni-Sarkozy, déjà mère d'un garçon de dix ans, Aurélien, qu'elle a eu avec le professeur de philosophie Raphaël Enthoven. Pour le président, ce sera son quatrième enfant, après Pierre, 26 ans et Jean, 25 ans, nés d'une première union avec Marie-Dominique Culioli, puis Louis, 14 ans, qu'il a eu avec sa deuxième épouse, Cécilia Ciganer-Albeniz.
Cette information sur une grossesse de la première Dame courait dans toutes les rédactions depuis des semaines. Mais ni l'Elysée, ni Carla Bruni-Sarkozy n'ont jamais voulu la confirmer ou l'infirmer.
L'Elysée n'a aucun commentaire sur ce qui relève de la vie privée, a-t-on répondu mardi à la présidence, comme à chaque question de la presse sur le sujet.
Même discrétion de la part de la future mère. Lundi sur TF1, le présentateur du journal de 13 heures l'avait curieusement félicitée, sans toutefois dire de quoi. Elle lui avait répliqué je vous félicite aussi. Quelques jours plus tôt, elle avait dit à un panel de lecteurs du Parisien qu'elle voulait rester bouche cousue sur sa vie privée.
Cette discrétion du couple présidentiel apparaît aussi comme de la prudence dans le contexte politique actuel.
A un an de l'élection présidentielle, à laquelle il devrait se représenter -- sa candidature est un secret de polichinelle, selon le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé --, M. Sarkozy veut apparaître totalement concentré sur son travail, laissant la séquence people à d'autres, comme son père par exemple, ou la mère de Carla, Marisa Bruni-Tedeschi, citée à ce sujet par le quotidien italien La Stampa.
En pleine affaire Dominique Strauss-Kahn, qui provoque un traumatisme en France, il n'est pas non plus question pour le chef de l'Etat d'offrir au public une image autre que celle que lui confère ses fonctions. D'autant que DSK était considéré comme son rival potentiel le plus sérieux pour 2012, donné gagnant contre lui sondage après sondage.
Faisant d'ailleurs allusion à cette situation mardi matin au petit déjeuner hebdomadaire de la majorité à l'Elysée, M. Sarkozy a appelé son camp au travail, au sang-froid et à la dignité.
De son côté, depuis son mariage avec le président, en février 2008, Carla Bruni-Sarkozy fait preuve de discrétion, apparaissant peu en public, préférant se consacrer à sa fondation pour lutter contre le sida ou l'illettrisme.
Elle devait d'ailleurs tenir mardi après-midi, au centre Georges-Pompidou à Paris, une conférence de presse sur le thème de L'illettrisme, en parler, c'est déjà agir. Avec AFP