Le chef de l'État sud-africain Jacob Zuma se rendra lundi en Libye pour discuter avec le colonel Mouammar Kadhafi d'une stratégie qui lui permettrait de quitter le pouvoir, a indiqué mercredi la présidence sud-africaine.
«Le président Zuma s'arrêtera le 30 mai à Tripoli pour discuter avec le leader libyen Mouammar Kadhafi, en tant que membre du panel de haut niveau de l'Union africaine pour la résolution du conflit libyen», selon un communiqué de ses services.
«Le but est de discuter d'une stratégie de sortie pour Mouammar Kadhafi», a précisé à l'AFP une source anonyme au sein de la présidence.
«Nous travaillons avec le gouvernement turc à ce sujet», a précisé une seconde source anonyme au sein de la présidence.
La Turquie, seul pays musulman del'OTAN, n'a pas encore été contactée par les Sud-Africains, a toutefois déclaré à l'AFP un responsable gouvernemental turc sous couvert d'anonymat.
«Pour l'instant il n'y a pas eu de dialogue spécifique» entre Ankara et Pretoria, a indiqué cette source, sans exclure un contact d'ici la visite du président sud-africain à Tripoli.
«Nous sommes prêts à contribuer à toute initiative en vue de la paix» en Libye, a-t-elle cependant ajouté.
La Turquie, qui avait publié en avril une «feuille de route» pour guider la Libye vers des élections libres, a appelé le 3 mai au départ de Mouammar Kadhafi pour mettre fin au bain de sang dans son pays.
Inspirée des révoltes en Tunisie et Égypte, une insurrection armée s'est déclenchée en février en Libye pour réclamer le départ de Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 1969. Son régime a rétorqué par une répression féroce.
Le 17 mars, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution qui a autorisé l'usage de la force pour protéger les civils libyens. La coalition menée par l'OTAN a reconnu depuis vouloir précipiter la chute de Mouammar Kadhafi.
L'Afrique du Sud, membre non permanent du conseil de sécurité, avait voté en faveur de la résolution, avant de regretter la manière dont elle est mise en oeuvre et s'opposer «à la doctrine du changement de régime».
Jacob Zuma s'était déjà rendu à Tripoli le 10 avril avec une délégation de haut niveau de l'Union africaine pour négocier une trêve entre le colonel Kadhafi et les rebelles libyens. Ces derniers ont refusé la trêve, réclamant avant toute chose le départ du dirigeant libyen.
La nouvelle initiative diplomatique de Pretoria intervient alors que l'OTAN a intensifié ses bombardements sur Tripoli dans le but de porter le coup décisif au régime. – avec AFP