Le président américain Barack Obama a demandé à son homologue russe Dmitri Medvedev de faire comprendre à Mouammar Kadhafi qu'il doit quitter la Libye s'il veut survivre, a indiqué un haut responsable russe ayant participé aux pourparlers, cité par le journal Kommersant vendredi.
Il a été proposé au Kremlin de participer à une mission (...): faire comprendre au colonel Kadhafi qu'il aura la vie sauve s'il renonce volontairement au pouvoir et quitte la Libye, écrit le quotidien russe.
Le haut responsable a cependant observé que le président russe avait exprimé des doutes: Nous avons souligné que la solution qu'ils proposent au problème libyen ne nous paraît pas vraiment réalisable.
Et nous avons demandé: et vous, vous croyez que Kadhafi peut être convaincu de renoncer à tout', a remarqué cette source.
Selon le journal, cette demande a été faite jeudi par M. Obama lors d'un entretien bilatéral en marge du G8 de Deauville (France) car les Américains admettent que le conflit traîne en longueur.
Pour la première fois, on nous a demandé de jouer un rôle de médiateur. Nous allons y réfléchir, a par ailleurs indiqué la source russe à Kommersant.
Ces révélations rejoignent l'annonce faite par le Kremlin jeudi selon laquelle Moscou avait été approchée par les puissances occidentales et Tripoli pour agir en tant que médiateur dans le conflit libyen.
Des demandes ont été exprimées pour que la Russie assume un rôle de médiateur dans le but de régler la situation en Libye, avait déclaré à la presse la porte-parole de M. Medvedev, Natalia Timakova.
Tout le monde a remercié le président (russe) pour sa position constructive sur la Libye, avait ajouté Natalia Timakova.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s'est entretenu jeudi soir avec le Premier ministre de Mouammar Kadhafi, M. Al-Baghdadi al-Mahmoudi qui lui a demandé de tenter une médiation en vue d'un cessez-le-feu.
Washington, Londres et Paris n'ont pas confirmé avoir fait cette demande de médiation à la Russie.
Moscou dénonce depuis des semaines les bombardements en Libye, estimant que la coalition internationale outrepassait le mandat de l'ONU.
La Russie, membre permanent du Conseil de sécurité, s'était abstenue le 17 mars de faire usage de son droit de veto lors du vote de la résolution 1973 qui a autorisé l'intervention d'une coalition internationale en Libye contre le régime du colonel Kadhafi pour protéger les civils. – avec AFP