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Un "oui" à 92,5% au référendum constitutionnel au Niger

Aug 07, 2009

Le "oui" a recueilli 92,5% des suffrages au référendum organisé mardi au Niger, selon des résultats provisoires, ce qui permet au président sortant Mamadou Tandja de rester au pouvoir trois années supplémentaires.

La participation à ce scrutin, critiqué par la communauté internationale, a atteint 68,3%, a précisé vendredi la commission électorale.

Mamadou Tandja, au pouvoir depuis 1999, demandait à rester à la tête de l'Etat trois années de plus afin de superviser d'importants investissements étrangers et des projets d'infrastructures impliquant la Chine et la France, dans ce pays riche en uranium.

L'Onu, l'Union africaine, l'Union européenne, les Etats-Unis et la France, ancienne puissance coloniale, avaient unanimement critiqué le projet de référendum du président Tandja, également jugé illégal par la Cour constitutionnelle nigérienne.

Le texte approuvé par référendum lève également la limitation du nombre de mandats présidentiels pour une même personne.

Aux termes de la législation en vigueur, le second et dernier mandat de Tandja, 71 ans, expirait à la fin de l'année, et la Cour constitutionnelle avait fait valoir que le projet du président était contraire aux dispositions de la Loi fondamentale.

Mamadou Tandja affirme, lui, que les Nigériens souhaitent qu'il reste au pouvoir pour mener de grands chantiers, notamment un projet minier avec le français Areva qui fera du pays le deuxième producteur d'uranium à l'horizon 2012, un projet de raffinerie avec la Chine et la construction d'un barrage hydroélectrique avec les bailleurs de fonds.

Pour parvenir à ses fins, le chef de l'Etat a dissous le Parlement, seule institution à même de le poursuivre pour haute trahison. Il s'est adjugé les pleins pouvoirs, notamment sur le plan législatif, et a remplacé les membres de la Cour constitutionnelle qui lui étaient hostiles.

Le chef de l'Etat avait fait comprendre qu'il ne céderait ni aux manifestations dans son pays, ni aux pressions et menaces de sanctions économiques extérieures.

L'Union européenne a déjà suspendu le versement d'une tranche d'aide budgétaire et a noté que le projet de prolongation du mandat présidentiel risquait d'entraîner des "conséquences graves" pour la coopération entre le Niger et l'UE.

Le dirigeant d'opposition nigérien Mahamadou Issoufou avait exhorté les électeurs inscrits à boycotter le scrutin.

La population nigérienne, qui compte de nombreux illettrés, est peu politisée. Lors de la dernière élection présidentielle, en 2004, le taux de participation n'avait atteint que 31%. – Reuters

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