Des militaires du Camp Ouezzin Coulibaly de Bobo-Dioulasso, deuxième ville du Burkina Faso située à 365 kilomètres de Ouagadougou, ont tiré, dans la nuit du mardi au mercredi, des coups de feu en l'air, dans les rues du centre-ville et pillé de nombreux magasins, a constaté sur place le correspondant de Xinhua.
Selon des témoins, c'est aux environs de 21h00 heures TU, que des soldats ont envahi les rues du centre-ville de Bobo-Dioulasso, en tirant des coups de feu en l'air.
Mais ces hommes de tenue ne se sont pas arrêtés là : en effet, ils ont saccagé de nombreux commerces, situés aux alentours du grand marché de la capitale économique.
Marina market, le plus grand supermarché de la ville, appartenant à des ressortissants libanais, a été la principale victime de cette manifestation de militaires. En effet, à l'intérieur de la boutique, c'est la désolation : des étagères vidées de leurs produits, des marchandises étalées à même le sol et le coffre-fort forcé. Dépassés par ce qui leur est arrivé, les propriétaires des lieux n'ont pas voulu dire un mot sur la valeur des pertes enregistrées.
Outre Marina market, de nombreuses petites boutiques de vente de téléphones portables et autres matériels informatiques ont été la cible des mutins.
La Société burkinabé d'équipements (SBE) a également fait les frais des militaires. Par mesure de prudence, le marché central, les banques, les stations d'essence, ainsi que certains services de l'administration, sont restés fermés toute la journée de mercredi.
Vendeur de matériel informatique, Simon Issa Kabré dit attendre une réaction rapide des autorités, par rapport aux dégâts enregistrés par les commerçants de Bobo : "Ils n'ont rien laissé après leur passage. C'est mon voisin qui m'a alerté vers 21 heures. Je suis venu, mais je ne pouvais pas m'arrêter à la boutique, à cause des tirs", s'est-il lamenté.
Ce mercredi matin encore jusqu'aux environs de 08h00 heures TU, les tirs des militaires continuaient dans la principale caserne. Sur les raisons de la mutinerie, des sources proches des militaires ont laissé entendre que ces derniers ne seraient pas satisfaits par les réponses que le gouvernement a données à leurs revendications d'ordre financier.
Au cours d'une rencontre avec les commerçants victimes des pillages des militaires ce mercredi en fin de matinée, le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Pascal Témai Benon, a dit à ces derniers, qu'ils seront dédommagés rapidement par le gouvernement.
Cette nouvelle grogne au sein de l'armée intervient vingt-quatre heures après une série de mutineries dans le nord du pays. Dans la nuit de dimanche à lundi, quatre villes (Kaya, Dori, Tenkodogo et Dédougou) qui abritent des casernes militaires ont vécu les scènes de tirs pour les unes et de pillages pour les autres. - Xinhua