Comment la chaine de télévision américaine ABC News a humilié Bongo Ali
Alors que le palais du bord de mer (la présidence du Gabon) annonçait avec fanfare
que Bongo Ali allait jeudi 9 juin serrer la main de Barack Obama en direct sur les
écrans de télévision, le journaliste Brian Ross vient verser du sable dans le gari
des Bongoistes.
En effet, la chaine ABC, qui est le 3e plus grand conglomérat du paysage
audio-visuel américain, a diffusé un reportage sans complaisance. Le reportage, qui
est le résultat d'une enquête journalistique menée depuis octobre 2010, dévoile aux
millions d'Américains à quel point la Maison Blanche joue un double jeu en Afrique.
Le reportage nous transporte dans un premier lieu à Beverly Hills, où, selon le
narrateur "des membres du clan Bongo" se sont offert des propriétés "parmi les plus
chères" au monde. Zoom sur Inge Bongo, l'épouse d'Alain Bernard, alias Ali. La
gonzesse, belle taille et jolis nichons, est sur le point d'acheter une villa à 25
millions de dollars...avec l'argent du contribuable gabonais. C'était en 2005, avant
que Iznogood ne devienne calife à la place de papa.
Puis on fait un bond en avant, et nous voici à Mindoubé, la décharge publique de la
capitale gabonaise. On voit des dizaines de familles fouiller sous les ordures de
quoi se mettre sous la dent. Le contraste est frappant.
Mais le journaliste n'en démord pas. Bien au contraire: changement de décor, et nous
voici à l'intronisation du koudou aux cheveux curlés. A sa gauche, Marie-Mado
Mbourantsuo, la bonamie de feu papa, parée de sa toge de présidente de la Cour
constitutionnelle du Gabon. C'est à ce moment que le journaliste révèle aux
américains que leur propre gouvernement avait mené une enquête sur l'enrichissement
illicite des Bongo.
En bon journaliste, Brian Ross nous informe alors qu'il a tenté à maintes reprises
d'interviewer Bongo Ali, mais le bonhomme a catégoriquement refusé.
Le reportage nous mène alors dans les couloirs d'un hôtel à Libreville, où un
monsieur se fait pousser sur un fauteuil roulant. Il s'agit bien sûr de Marc Ona,
l'un des plus grands patriotes que le Gabon ait engendré. Le journaliste lui demande
de faire l'état des lieux de l'émergence. Marc, la voix posée, répond simplement: À
mon avis le Gabon sous Bongo Ali est plus corrompu qu'il ne l'était à l'époque
d'Omar.
Le journaliste nous transporte ensuite à la Place Charles de Gaulle à Paris, où on
voit l'hôtel massif que Bongo Ali s'est offert à plus de 100 millions de dollars en
2009. Il mentionne en passant le procès des biens mal acquis et on voit défiler les
noms des autres suspects cités dans l'affaire: Pascaline, Arthur, Omar Denis, Jeff
Thierry, Yacine Queenie... c'est donc tout le clan qui est impliqué.
Puis on voit un avocat américain marteler: "Les dirigeants du Gabon sont coupables
de vol à grande échelle" ("The people who are running the country are guilty of
grand theft nation")
Le journaliste s'interroge alors comment se fait-il que c'est ce cool-mondjers qu'on
invite à la Maison Blanche.
En tout cas, nous les Gabonais, nous proposons à Barack Obama de garder une fois
pour toutes Bongo Ali aux USA. Engongol, donnez-lui même la citoyenneté américaine
(avec enfin un véritable acte de naissance), pourvu qu'il reste là-bas pour
toujours. - AFRO IPSO