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L'Afrique hausse le ton face à l'OTAN dans la crise libyenne

Jun 26, 2011

Le président sud-africain Jacob Zuma a, au nom de l'Afrique, haussé le ton dimanche face à l'OTAN, soulignant qu'elle n'avait pas été mandatée par l'ONU pour conduire "l'assassinat politique" de Mouammar Kadhafi, alors que les rebelles avancent et sont à 50 km de Tripoli.

Les médiateurs africains, dont M. Zuma, à l'issue de leur réunion à Pretoria, ont seulement annoncé que le dirigeant libyen avait accepté de ne pas faire partie des négociations sur la Libye pour mettre un terme à un conflit qui dure depuis quatre mois.

Sur le terrain, la rébellion a repoussé les loyalistes de 20 km, et se trouve à environ 50 km de la capitale, remontant vers le verrou stratégique de Bir Al-Ghanam.

Les deux camps s'affrontent à l'arme lourde, entre intenses bombardements aux roquettes de type Grad et tirs soutenus de mitrailleuses lourdes, selon un correspondant de l'AFP.

Réuni dimanche à Pretoria, le comité des médiateurs de l'Union africaine (UA), composé de cinq chefs d'Etat - Afrique du Sud, Congo, Mali, Ouganda, Mauritanie - a passé en revue les efforts de médiation devant aider à un règlement de la crise libyenne.

Mais d'emblée, le président Jacob Zuma a souligné la "préoccupation" du comité et de l'assemblée de l'UA devant les "bombardements continus de l'OTAN", ajoutant que "la finalité de la résolution 1973 (de l'ONU, adoptée le 17 mars) était de protéger le peuple libyen et faciliter les efforts humanitaires".

"La finalité n'était pas d'autoriser une campagne pour un changement de régime ou un assassinat politique" de Mouammar Kadhafi, a souligné M. Zuma à l'ouverture de la réunion du comité.

Mais après quatre heures de discussions, le comité s'est borné à saluer "la décision du colonel Kadhafi de ne pas faire partie du processus de négociations".

Le texte a été lu par le commissaire de l'UA pour la paix et la sécurité Ramtane Lamamra, qui a refusé de répondre aux questions des journalistes.

Le communiqué a également réitéré l'appel de l'organisation panafricaine à un cessez-le-feu immédiat pour permettre des négociations.

Cette réunion s'est tenue alors que les rebelles libyens avaient indiqué samedi soir attendre rapidement une offre de Kadhafi pour mettre fin à la guerre.

Mais le porte-parole du régime libyen, Moussa Ibrahim, a déclaré dimanche à l'AFP que le colonel Kadhafi ne quitterait ni le pouvoir ni le pays.

"Kadhafi est ici. Il y reste. Il dirige le pays et il ne le quittera pas et il ne démissionnera pas parce qu'il n'a aucun poste officiel", a déclaré M. Ibrahim.

Pour le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Luis Moreno-Ocampo, "les crimes continuent (à être commis, ndlr) aujourd'hui en Libye. Pour arrêter les crimes et protéger les civils en Libye, Kadhafi doit être arrêté", affirme un communiqué diffusé dimanche.

Les juges de la CPI doivent dire lundi s'ils délivrent ou non des mandats d'arrêts contre le colonel Kadhafi, son fils Seif Al-Islam et le chef des services de renseignements libyens Abdallah Al-Senoussi. Le procureur avait effectué une requête en ce sens le 16 mai.

La réunion des médiateurs africains intervient juste avant le 17e sommet de l'Union africaine qui se tiendra à Malabo, en Guinée-équatoriale du 30 juin au 1er juillet, et où la crise libyenne sera au centre des discussions.

Le 13 juin, depuis le siège de l'UA à Addis Abeba, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton avait appelé l'Afrique à faire pression pour que le colonel Kadhafi décrète un cessez-le-feu unilatéral et quitte le pouvoir.

Le président sud-africain Jacob Zuma a haussé le ton dimanche 26 juin face à l'OTAN, soulignant qu'elle n'avait pas été mandatée par l'ONU pour conduire "l'assassinat politique" de Mouammar Kadhafi, au moment où les rebelles ont lancé une offensive à seulement 50 km de Tripoli. – avec AFP

 

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