Le président sud-africain Jacob Zuma a, au nom de l'Afrique, haussé le ton dimanche face à l'OTAN, soulignant qu'elle n'avait pas été mandatée par l'ONU pour conduire "l'assassinat politique" de Mouammar Kadhafi, alors que les rebelles avancent et sont à 50 km de Tripoli.
Le chef de la diplomatie italienne a estimé lundi que les heures du régime libyen étaient comptées alors que le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a demandé aux juges de délivrer un mandat d'arrêt pour crimes contre l'humanité contre Mouammar Kadhafi.
L'Otan a tiré mardi des missiles contre plusieurs objectifs dans le secteur de Tripoli, au nombre desquels, semble-t-il, le complexe de Mouammar Kadhafi, ont rapporté des témoins.
Le dirigeant libyen n'est pas apparu en public depuis le 30 avril, peu après un raid aérien visant un bâtiment de son complexe, Bab al Aziziah, où son fils cadet, âgé de 29 ans, et trois de ses petits-enfants ont péri.
L'OTAN a catégoriquement démenti lundi avoir refusé de secourir fin mars des migrants africains dont le bateau était à la dérive entre la Libye et l'île italienne de Lampedusa, provoquant la mort « de faim et de soif » de 61 personnes.
Le secrétaire général de l'OTAN Anders Fogh Rasmussen a estimé dimanche que «la partie est terminée» pour le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, en dépit de l'enlisement du conflit entre ses forces et les insurgés soutenus par l'opération aérienne de l'OTAN.
Mais M. Rasmussen a également déclaré que le conflit, qui dure depuis près de deux mois, devait être résolu par des moyens politiques, et non militaires.
Les bombardements aériens de l'OTAN ont visé tôt lundi matin Bab el-Aziziya, le coeur du régime Kadhafi à Tripoli, faisant trois morts, selon le gouvernement, et détruisant un bâtiment de plusieurs étages abritant une bibliothèque et un bureau.
Les ministres des Affaires étrangères de l'OTAN, divisés sur l'urgence de durcir leur intervention militaire, ont préféré jeudi insister sur l'objectif politique qui les rassemble : la chute de Mouammar Kadhafi.
Les avions de combat occidentaux ont pilonné des objectifs en Libye pour la cinquième nuit consécutive jeudi, sans parvenir à empêcher les chars des forces loyalistes de bombarder plusieurs villes rebelles ou à déloger leurs blindés du carrefour stratégique d'Ajdabiah.