Le 11 juillet, une quarantaine de travailleurs de l’ARPT (Autorité de régulation des postes et télécommunication) ont fait un sit-in devant leurs bureaux de Manquépas à Conakry. Ils se disent victimes «d’un licenciement massif sans préavis, ni motif.» Ils fustigent le comportement de leurs chefs respectifs qui leur aurait «infligé l’injustice ». «Nous sommes 43 employés à être licenciés par la direction de l’ARPT», a dit Moïse Bangoura, porte-parole des grévistes.
Mais les avis divergent, quant aux causes liées au licenciement des 43 grognards. Pour les travailleurs, tout a commencé avec l’installation du nouveau directeur, M. Moustapha Mamy Diaby. Lequel leur a dit au cours de la première réunion qu’il a eue avec eux leur avis sur la boîte. «Hadja Djéné Fadima Sangaré, la secrétaire centrale du syndicat lui a dit que si elle était à sa place, elle aurait licencié la plupart des travailleurs pour mauvais recrutement. Le directeur en a fait une feuille de route. Le 13 juin, il nous a dit lors d’une autre réunion, que nous lui avons remis une feuille de route qui lui permet de se débarrasser de ces travailleurs-là. C’est ainsi qu’il a décidé de licencier les 43 employés. Cela est injuste», soutient mordicus Moïse Bangoura.
Pour la direction, c'est une reforme engagée au sein de l'ARPT. «A l’arrivée du nouveau directeur, nous avons entamé des reformes pour être en conformité avec les ARPT des autres pays. La Banque mondiale qui soutient les ARPT, exige la compétence et le minimum d'effectif, au risque de ne pas être assistée en cas de faillite. Nous avons ainsi engagé un audit pour examiner l’adéquation poste-profil. Quelque 43 des 106 travailleurs ne répondaient pas aux critères exigés. 16 parmi eux ont des contrats à durée déterminée avec l'ARPT. Nous leur avons dit que leurs contrats ne pourront être renouvelés mais, ils seront rétablis dans leur droit et même accompagné dans la recherche d’emploi. Mais, nous sommes tenus de respecter les exigences des partenaires», a dit M. Ibrahima Sory Diallo, directeur chargé de l’administration, des finances et de la comptabilité à l’ARPT.
Outre l’inadéquation poste-profil, la direction générale a fait état de falsification des chèques dont se seraient rendus coupables trois agents de recouvrement. Ce qui, selon M. Abdoulaye Touré, le chargé des affaires juridiques, a conduit à leur suspension.
Mais le hic, plusieurs grévistes ont affirmé que Hadja Djéné Fadima Sangaré, la secrétaire centrale du syndicat, était parmi les licenciées. Elle aurait fréquemment frappé aux portes de la direction générale pour être rappelée. Mais cette dernière a tout nié.
La Direction de l’ARPT s’est longuement lancée des fleurs sur sa gestion au sein de l’ARPT. Mais, elle n’a pas voulu répondre aux questions sur la gestion des 15 millions d’euros récemment payés par Areeba-Guinée. Elle s’est plutôt cantonné à affirmer que les agents sont licenciés pour falsification des chèques de recouvrement. Certains avancent le chiffre de 70 millions d’euros. Une information qui reste à vérifier.
Les manifestants ne lâchent pas. Un des manifestants a soutenu que : « tout ce qu’ils ont dit au bureau, ce sont des histoires. C’est parce qu’ils ont été retenus. Nous allons continuer le mouvement jusqu’au bout pour être rétablis dans nos droits». L’ARPT n’est pas une boîte familiale comme le pensent certains parmi eux. « Nous savons tous comment les uns et les autres sont arrivés là-bas », a-t-il déclaré. Une affaire qui retiendra l’actualité.
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