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Affaire DSK: Que s’est-il passé dans la suite 2806?

Jul 14, 2011

Certains faits ne sont pas contestés. Selon une analyse du New York Times, les preuves électroniques révèlent le temps que Nafissatou, une femme de ménage de 32 ans originaire de la Guinée est entrée dans la suite de Dominique Strauss-Kahn, ancien Directeur du FMI.

La femme de ménage a décrit la rencontre comme une agression sexuelle. Les avocats de DSK, 62 ans, ont déclaré que tout acte sexuel était consenti. Des commentateurs ont proposé d'autres théories. Pour ceux qui s’intéressent à la recherche de la vérité, le New York Times a fait une analyse des faits dans la chambre 2806.

Pendant que l’enquête se poursuit, certains faits peuvent être décrypté dans l’analyse du New York Times en entendant le procès.

Les faits

Entre 10h30 et 11h10, Nafissatou Diallo a utilisé sa carte-clé  pour entrer dans la chambre 2820 trois fois selon des sources qui ont vu le dossier.

A 12h06 Nafissatou Diallo a utilisé sa carte-clé pour entrer dans la chambre 2806, la suite occupée par Dominique Strauss-Kahn selon des sources.

A 12h26 Nafissatou Diallo a utilisé sa carte-clé pour entrer dans la chambre 2820 et la même minute elle a utilisé sa clé électronique pour entrer dans la chambre 2806, la suite occupée par DSK.

A 12h28 DSK était déjà à la réception pour prendre des dispositions pour quitter l’hôtel.

 

Les trois possibilités

Le New York Times propose trois séquences d'événements possibles, et comment les preuves disponibles - physique, électronique et les témoignages - pourrait soutenir chacun d'eux.

Premier scénario: l’agression sexuelle forcée et brève

Nafissatou a déclaré aux policiers, aux procureurs et des responsables hospitaliers que DSK l'a forcée à faire la fellation. Les procureurs ont déclaré au tribunal que les preuves médicales sont cohérentes avec le récit de Nafissatou, mais ils ne fournissent pas de détails. Selon l’avocat de Nafissatou, «Dominique Strauss-Kahn est sorti en courant de la salle de bain, nu, il lui a d’abord attrapé les seins et a débuté son assaut. Ensuite, il a attrapé son vagin avec une telle force qu’il a causé des blessures à cette femme».

Kenneth Thompson, l’avocat très médiatique de Nafissatou Diallo a détaillé la version de sa cliente le 1er juillet dernier. «Lorsqu’elle se débattait pour s’échapper, qu’elle était à genoux, elle a commencé à cracher le sperme de Dominique Strauss-Kahn, par dégoût, a-t-il insisté, répétant par deux fois ces deux mots. Elle l’a craché par dégoût par terre, sur les murs.» Et selon lui, les preuves sont là:

«L’enquêteur a vu ce sperme partout». Dans un premier temps, l’hypothèse d’une agression sexuelle était la plus suivie par le procureur. Et le New York Times de rappeler qu’un responsable de l’accusation avait confirmé que le sperme de Dominique Strauss-Kahn avait bien été retrouvé sur les vêtements de la Guinéenne de 32 ans. L’utilisation de la carte-clé de cette dernière a démontré qu’elle a bien été dans la Suite en présence de DSK, sur une période maximale de vingt minutes. Et l’ancien directeur du FMI a quitté précipitamment les lieux et l’hôtel, oubliant son portable – il avait appelé la direction du Sofitel pour le récupérer avant son départ de New York. La police a arrêté DSK à l’aéroport JFK le 14 mai.

Bien que la crédibilité de l'accusatrice ait été remise en question, les investigateurs ont dit que son récit graphique de ce qui s’est passé dans la chambre 2806 avec DSK est crédible.

Deuxième scénario: un acte sexuel consenti

C’est la thèse que défendraient depuis le 14 mai dernier les avocats de Dominique Strauss-Kahn. Elle ne contredit pas les preuves matérielles trouvées – utilisation de la carte-clé et traces de sperme. Selon le journal américain, l’examen médical pratiqué sur DSK au Kings County Hospital Center de Brooklyn n’a pas permis de mettre en évidence des traces de lutte ou de coups. Nafissatou Diallo a également déclaré lors de son passage à l’hôpital pour faire constater ses blessures que l’ancien ministre, après l’agression sexuelle présumée, s’est rhabillé, a quitté la chambre pour une autre pièce et n’a rien dit, alors qu’elle était encore présente sur les lieux. Pour les avocats, le fait même que la femme de chambre puisse rester dans la Suite n’est pas le comportement d’une victime d’agression sexuelle. Mais les dires Nafissatou ont finalement été contredis par les données de la carte-clé.

Nafissatou a quitté la suite 2806 pour se réfugier dans la chambre 2820 avant de retourner dans la suite 2806 occupée par DSK.

Les avocats de la défense pourront suggérer que DSK a déjeuné tranquillement avec sa fille au McCormick & Schmick’s Seafood Restaurant dans un premier temps, avant de prendre la direction de l’aéroport et d’appeler la direction du Sofitel pour prendre des nouvelles de son portable perdu. Si tel est le cas, les avocats de la défense pourront voir sur des cameras de surveillance que le comportement de DSK n'a pas été celui d'un homme qui venait de commettre un crime.

Les avocats de DSK ont déclaré au tribunal que s'il avait commis un crime sexuel, il n'aurait pas dit aux policiers qu’il se trouvait à l’aéroport JFK.

Troisième scénario: un malentendu

Bien que les deux parties conviennent qu'une rencontre sexuelle a eu lieu à l'intérieur de la Suite 2806, la question est de savoir si un malentendu entre DSK et Nafissatou a conduit à une situation compliquée.

Selon cette théorie, la fellation a débuté comme un acte consensuel, mais quelque chose plus tard a conduit Nafissatou de porter des accusations criminelles.

Tous les éléments qui pointent vers une rencontre consensuelle s’appliqueraient à cette séquence d'événements. Toute preuve d'ADN serait considérée comme non concluantes quant à savoir si l'acte sexuel a été forcé, l'absence de lésions sur DSK serait également argumenter contre une attaque.

Mais accepter qu’il ya eu une rencontre consensuelle exigerait qu’on envisage qu’une femme de 32 ans va spontanément décider de faire une fellation à un homme de près de deux fois son âge, qu'elle n'avait jamais rencontré auparavant.

Les avocats de la défense vont certainement poser des questions sur ce qui a motivé Nafissatou en pointant sur l’enregistrement d’une conversation avec un homme dans une prison en Arizona un jour après l’attaque supposée. La femme dit quelque chose du genre: «Ne vous inquiétez pas, ce gars a beaucoup d'argent. Je sais ce que je fais» selon un investigateur. (L’avocat de Nafissatou a contesté la traduction).

Les mouvements de Nafissatou après la rencontre avec DSK peuvent également être un point de focalisation de la défense. Elle avait d’abord déclaré au procureur qu’elle a attendu dans le couloir pour que DSK sorte de la chambre, elle a dit plus tard qu’elle a nettoyé une pièce voisine avant de revenir dans la chambre de DSK. Elle n’a pas rapporté l’agression à son superviseur immédiatement.
La défense pourra demander pourquoi la femme est revenue dans la chambre de DSK avant de rapporter l’agression sexuelle.

La carte-clé montre que à 12h06 Nafissatou est entrée pour la première fois dans la suite occupée par DSK. A 12h26, la carte-clé montre qu’elle est entrée dans une pièce voisine, la chambre 2820 – elle avait nettoyé cette chambre plus tôt le matin – la même minute selon les informations de la carte-clé vu par une personne qui est la source du New York Times, à 12h26 Nafissatou est revenu dans la suite 2806 occupée par DSK.

Analyse du New York Times, traduction et adaptation par:

AfricaLog.com
 

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