Coup d'Etat ou tentative d'assassinat? Alpha Condé l’a échappé belle!

Depuis quelques semaines, des rumeurs faisaient état d’une atmosphère délétère au sein de la grande muette. Des journalistes étaient même inquiétés par la hiérarchie militaire, suite à des articles de ceux-là qui osaient en faire cas.

Une tournée dans les garnisons militaires du pays sera entreprise par le Ministre délégué à la Défense pour expliquer à la troupe les bonnes dispositions prises par leur Commandant en Chef, en l’occurrence le Président de la République dans le cadre de l’amélioration de leurs conditions de vie, notamment les 50% promis à l’occasion de la remise à lui, des charges de la conduite des affaires militaires par le Président de la transition.

La sérénité revient dans les rangs. Mais, pas pour longtemps. Car, le colonel mettra le pied dans les plats, peu après cette tournée du Ministre Me Abdoul Kabèlè Camara, à travers une interview que sa hiérarchie n’a pas appréciée. On l’accuse ainsi d’avoir enfreint au règlement militaire en parlant à la presse sans autorisation de sa hiérarchie supérieure et de vouloir saper le moral de la troupe.

Mis aux arrêts, l’ex-Secrétaire permanent du CNDD de la junte sous le capitaine Moussa Dadis Camara observe une grève de la faim. Mais, ni cette grève, encore moins le S.O.S. lancé par sa femme ne trouvent de répondant.

C’est ce moment que des militaires acquis à la cause du Président de la transition, général Sékouba Konaté, tentent de reconstituer leur effectif. Ils étaient un millier à la dévotion de Sékouba. Et le métronome ne sera autre personne que l’ex-chef d’état-major général des armées, général Nouhou Thiam. Le frustré parmi les frustrés du régime d’Alpha Condé.

Pour rallier à leur cause un plus grand nombre de militaires, toutes sortes de stratégies sont adoptées. Des tracts, des causeries osées, des anciens de la garde de feu le Président Lansana Conté sont entrepris. Selon certaines sources, ils n’auraient pas rendu toutes armes qui étaient en leur possession du temps de la transition conduite par Sékouba Konaté.

C’est au moment de l’acheminement de ces armes sur les lieux de leur opération que certains d’entre eux ont été interpelés. Ils avaient commencé à faire circuler aussi leurs tracts au sein de la troupe. Des hommes politiques seraient également entrés en possession de ces documents de subversion.

Mais, cela ne veut pas dire qu’ils sont mêlés à l’entreprise. En tout cas, rien ne l’indique pour l’instant. Il en est de même pour le cas du général Sékouba Konaté qui ne serait en rien mêlé à cette besogne. Un homme qui, en son temps, sans démagogie aucune, était pressé de rendre le pouvoir à un Président civil démocratiquement élu.

La date initiale pour passer à l’action devait être la nuit du dimanche, 17 au lundi, 18. Dans la journée du lundi, avec ce report, les forces loyalistes entrent en action. Des arrestations sont opérées dans le rang des conjurés. Sans que cela ne soit ébruité.

Voyant qu’ils sont menacés, les hommes de Nouhou Thiam décident de passer à l’acte dès la nuit du lundi, 18 au mardi, 19 juillet 2011.

Ils étaient loin d’imaginer que Alpha Condé est un "vieux renard de la politique". Le mot n’est pas méchant. On le prend pour un poltron. Au sens originel du terme.

Donc, si on le voit accepter de passer la nuit chez lui, à Kipé, c’est qu’il n’est pas au parfum de la félonie.

AfricaLog sera informé, peu après la tentative d’assassinat manqué, que la nuit déjà, «aux environs de 20 h, j’ai vu deux cortèges qui se suivaient. Je n’y ai rien compris. Tous les deux étaient identiques et partaient vers la résidence du Président. Ils m’ont dépassé au carrefour du centre émetteur de Kipé. Mais, je n’ai pas pu situer lequel transportait le Chef de l’Etat…», a dit notre interlocuteur.

Arrivé à domicile, Alpha Condé gardait toujours sa sérénité. Le Chef de l'Etat avait d'ailleurs enregistré vers 18 h le message dans lequel il a instruit le Ministre de l'Administration du Territoire à engager le dialogue avec les différents acteurs de la classe politique.

Il a refait sa toilette. Après quelques heures de travail, il rentre se coucher. Mais, dans une autre chambre. Pas pour longtemps, car dès 3 h 10 mn, son sommeil est perturbé par un bruit assourdissant qui fait "vibrer" son duplex. Bruit suivi de pétarades de fusils automatiques. Les assaillants sont là. Certains d’entre eux, occupaient, depuis quelques jours, des chambres d’un hôtel situé non loin du lieu des théâtres de l’opération. Le bâtiment de cet hôtel qui s’appelle "Mer rouge", appartiendrait à l’ex-Premier ministre, Dr Ahmed Tidiane Souaré, récemment promu Conseiller spécial du Président de la République.

A leur arrivée, ils ne tardent pas à ouvrir aussitôt le feu avec leurs lance-roquettes sur le côté Est de la résidence présidentielle, c’est-à-dire, la façade qui se trouve du côté de la route, la transversale numéro 2 ou T2.

Dans le couloir qui mène chez le Professeur Alpha, une autre roquette part, son garde-rapproché, Bakary Oulén s’effondre. Les conjurés se positionnent aussitôt devant le portail principal qu’ils font défoncer par un autre obus.

A l’intérieur de la cour de la résidence présidentielle, tous les véhicules sont détruits au cours des combats qui venaient ainsi d’être engagés avec la garde présidentielle qui va « héroïquement » se battre jusqu’à l’arrivée des renforts venus de diverses positions.

Les coups qui sont partis vers le salon touchent la brave Batourou de la garde présidentielle et dont les traces de sang étaient visibles sur les images de la télévision guinéenne. Elle sera transportée d’urgence dans une clinique avant son évacuation aux premières heures de ce mercredi, 20 juillet 2011 sur le Royaume chérifien.

La sérénité observée par le Chef de l’Etat et la bonne formation reçue par la garde présidentielle ont fait que le pire a été évité pour la Guinée.

Tout ce qui reste clair, certes il y a eu tentative d’éliminer physiquement Alpha Condé, mais avec à la clé, la prise du pouvoir. Personne ne devrait distraire pour un cas contraire.

AfricaLog.com

• ‹
• 6359 of 11304
• ›