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L'UA ne reconnaît pas la rébellion, Kadhafi recherché

Aug 26, 2011

La population de Tripoli s'est rendue vendredi dans les mosquées pour la grande prière, appelant de ses voeux la fin rapide des combats et remerciant Dieu de la chute de Mouammar Kadhafi.

La capitale libyenne, où les insurgés sont entrés dimanche dernier, n'est toujours pas entièrement sûre. Le "guide", qui est resté quarante-deux ans au pouvoir et a de nouveau défié jeudi l'Otan et les rebelles, reste introuvable.

Le Conseil national de transition (CNT), le gouvernement mis en place par les insurgés, attend une aide financière de la communauté internationale, grâce au déblocage des fonds libyens gelés pendant la guerre civile. Il va recevoir dans un premier temps 1,5 milliard de dollars.

Mais pour de nombreux Libyens se préparant à la fête de l'Aïd al Fitr qui marque la fin du ramadan, la priorité reste la capture mort ou vif de Mouammar Kadhafi.

"Kadhafi est le pire des criminels et des dictateurs, nous espérons que nous mettrons la main sur lui avant la fin du ramadan" lundi prochain, déclare Milad Abou Aïcha, un retraité de 60 ans venu avec des amis prier dans une mosquée de Tripoli.

"Ce sera l'Aïd la plus joyeuse depuis quarante-deux ans", ajoute Mohammed al Misrati, un employé de 52 ans, perdu parmi les centaines de fidèles sous la protection d'hommes armés, car les rues de la capitale ne sont toujours pas sûres en raison des tireurs embusqués restés fidèles au "guide" de 69 ans, dont la tête est mise à prix.

"Nous goûtons enfin à la liberté après quarante-deux ans de répression et d'oppression", lance-t-il.

Raid Nocturne sur Syrte

Malgré des fusillades sporadiques, la ville était plus calme que les jours derniers. On pouvait toujours voir des cadavres dans les rues et des véhicules détruits.

"La situation est relativement calme. C'est la conséquence des violents combats de ces derniers jours. C'est le premier vendredi depuis la chute du tyran et c'est un jour très important", dit un chef rebelle, Omar Ghirani.

En milieu de journée, les forces pro-Kadhafi ont cependant bombardé l'aéroport de Tripoli contrôlé par les rebelles, selon la chaîne de télévision Al Arabia.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, des avions britanniques Tornado ont tiré des missiles de croisière sur un bunker servant de QG aux forces loyalistes à Syrte, la ville natale de Kadhafi à 450 km à l'est de la capitale.

D'autres forces restées fidèles au "guide" sont également déployées dans le sud du pays.

Un responsable de l'Otan a expliqué que Syrte demeurait une base d'opérations pour les hommes de Kadhafi, qui pouvaient de là lancer une contre-offensive vers Misrata et Tripoli. Il a précisé que l'Alliance avait également lancé son opération pour stopper une colonne d'une trentaine de véhicules qui se dirigeait vers Misrata.

Des combats ont également éclaté entre unités fidèles à Kadhafi et insurgés à Ras Jdir, point de passage stratégique vers la Tunisie. L'armée tunisienne a fermé la zone frontalière, par laquelle transitent l'aide humanitaire et d'autres produits de première nécessité destinés à la Libye.

Kadhafi recherché

A Tripoli, le colonel Hicham Buhagiar, des forces rebelles, a précisé que des forces spéciales libyennes étaient à la recherche de Kadhafi dans plusieurs quartiers de la ville. "Nous avons une unité qui se charge de recueillir des informations et d'autres unités qui le traquent", a-t-il dit.

A Washington, la porte-parole du département d'Etat, Victoria Nuland, a tenu à préciser que "ni les Etats-Unis ni l'Otan ne sont impliqués dans cette chasse à l'homme".

Le CNT a annoncé qu'il allait déplacer son siège de Benghazi, la capitale de la Cyrénaïque dans l'Est, à Tripoli. Le numéro un de la rébellion, l'ancien ministre de la Justice Moustafa Abdeldjeïl, pourrait gagner la capitale la semaine prochaine.

Sur le plan diplomatique, l'Union africaine a fait savoir qu'elle ne pourrait pas reconnaître le CNT tant que les combats dureront.

"Il y a encore des combats, en conséquence nous ne pouvons pas encore dire que c'est (le CNT) le gouvernement légitime", a dit le président sud-africain Jacob Zuma à l'issue d'une réunion d'urgence du Conseil pour la paix et la sécurité de l'UA à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne.

Pour assurer la reconstruction du pays, le CNT espère pouvoir exporter de 500.000 à 600.000 barils de pétrole par jour d'ici deux à trois mois, et ramener les exportations à plein régime d'ici un an.

Le nouveau pouvoir a par ailleurs assuré qu'il honorerait tous les contrats passés avec des entreprises pétrolières. – avec Reuters

 

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