Le président Barack Obama a présenté jeudi soir un plan emploi de 447 milliards de dollars destiné à donner un «choc électrique» à l'économie américaine, exhortant le Congrès, où ses adversaires républicains sont en position de force, à l'adopter «immédiatement».
Ce plan, intitulé «American jobs act» (proposition de loi pour l'emploi américain), propose 240 milliards de dollars d'allègements d'impôts et de charges sociales pour les PME, des mesures en faveur des chômeurs ainsi que des investissements dans les infrastructures afin de relancer l'activité.
Le but de ce texte «est simple: remettre davantage de gens au travail et mettre davantage d'argent dans les poches de ceux qui travaillent», a déclaré un président dont le pays fait face à un taux de chômage de 9,1%, héritage de la récession de 2007-2009 qui a détruit plus de huit millions d'emplois.
«Ce plan donnera un choc électrique à une économie qui a calé, donnera confiance aux entreprises sur le fait que si elles investissent et embauchent, il y aura des clients pour leurs produits et leurs services», a ajouté M. Obama face aux élus de la Chambre des représentants et du Sénat.
À plusieurs reprises, M. Obama, très pugnace, a ponctué ce discours de présentation de son plan de l'exclamation: «vous devez l'adopter immédiatement!».
Ce dispositif «créera davantage d'emplois dans le bâtiment, dans l'enseignement, davantage d'emplois pour les anciens combattants, davantage d'emplois pour les chômeurs de longue durée», selon M. Obama, qui va devoir convaincre les républicains, majoritaires à la Chambre et dotés d'une minorité de blocage au Sénat, de voter ces mesures.
«Les habitants de ce pays travaillent dur pour faire face à leurs responsabilités. La question ce soir est de savoir si nous ferons face aux nôtres. La question est de savoir, si face à une crise nationale en cours, nous pouvons mettre un terme au cirque politique et faire quelque chose de concret pour aider l'économie», a dit M. Obama, candidat à sa réélection en novembre 2012.
M. Obama, qui a ferraillé avec acharnement avec les élus républicains au début de l'été pour obtenir un accord sur le relèvement du plafond de la dette et la réduction du déficit, a juré que ce nouveau plan serait «totalement financé».
Les 447 milliards évoqués par M. Obama sont à mettre en rapport avec le plan de relance massif qu'il avait promulgué un mois après son arrivée au pouvoir début 2009, dont le coût initial était de 787 milliards de dollars.
Mais deux ans et demi plus tard, la situation sur le front du chômage, même stabilisée, reste préoccupante. L'économie américaine a détruit autant d'emplois qu'elle en a créés en août, mettant fin à dix mois consécutifs d'embauches nettes.
Ce chiffre, conjugué à d'autres indicateurs économiques à l'orange, alimente les craintes d'une replongée dans la récession. La popularité de M. Obama en pâtit, oscillant autour de 40% à moins de 14 mois de l'élection présidentielle.
Peu avant le discours de M. Obama, la banque centrale des États-Unis (Fed) s'est dite prête à intensifier encore un peu plus son soutien monétaire à la reprise. Son président Ben Bernanke a souligné que «la Réserve fédérale dispose d'instruments variés qui peuvent être utilisés pour augmenter son concours financier à l'économie».
Avant jeudi soir, les républicains avaient réagi avec méfiance aux détails du plan Obama ayant filtré.
«Ce qui est surprenant, c'est la détermination apparente du président à appliquer les mêmes politiques qui ont déjà été tentées et ont échoué», a indiqué jeudi le chef de la minorité au Sénat, Mitch McConnell.
«La définition de la folie, comme Albert Einstein l'a dit, c'est de faire la même chose plusieurs fois et d'espérer un résultat différent», a-t-il ironisé. «Le premier plan de relance n'a pas marché. Pourquoi un deuxième marcherait-il?" – AfricaLog avec AFP