Dominique Strauss-Kahn a dû admettre devant la police avoir fait des «avances» à une journaliste française en 2003, des informations potentiellement embarrassantes pour l'ancien patron du FMI avant une séance d'explication publique dimanche soir à la télévision.
Selon une source proche de l'enquête, l'ancien favori des sondages à la présidentielle de 2012 a concédé pendant son audition le 12 septembre avoir fait des avances à Tristane Banon, la jeune journaliste et romancière française de 32 ans qui a porté plainte contre lui pour tentative de viol.
Cette source était interrogée sur une information du site lexpress.fr selon laquelle il aurait tenté sans succès d'embrasser la jeune femme. Contacté par l'AFP, un des avocats de DSK, Henri Leclerc, s'est refusé à tout commentaire.
Au cours de son audition par la police, Dominique Strauss-Kahn «a réfuté toutes les accusations» de tentative de viol pendant une rencontre en 2003 avec Tristane Banon. «Mais il a concédé lui avoir fait des avances sans avoir été très précis sur celles-ci», a ajouté cette source sans plus de commentaires.
Le site lexpress.fr écrit que DSK a tenté d'embrasser la jeune femme avant de se heurter à un refus, après lequel il n'a pas insisté.
Si ces informations se confirment, elles signifient un changement de discours de M. Strauss-Kahn qui avait jusque-là affirmé que «l'entretien s'était déroulé normalement».
«La scène qu'elle raconte est imaginaire. Vous me voyez, moi, jetant une jeune femme à terre, et lui faisant violence comme elle le raconte? L'entretien s'est déroulé normalement (...) Quand j'ai appris qu'elle m'accusait d'agression, j'ai été stupéfait», avait affirmé M. Strauss-Kahn, cité dans une biographie autorisée de Michel Taubmann, Le Roman vrai de Dominique Strauss-Kahn.
Tristane Banon a porté plainte début juillet pour une tentative de viol dont elle dit avoir été la victime en février 2003. Dominique Strauss-Kahn a répliqué par une procédure en dénonciation calomnieuse et a évoqué une «scène imaginaire».
À l'issue de l'enquête, le parquet peut décider de confier une information judiciaire à un juge, ou de classer la plainte sans suite. Il peut également juger que les faits relèvent de l'agression sexuelle présumée, un délit prescrit au bout de trois ans, et donc estimer qu'il est impossible de poursuivre.
Selon une source proche du dossier, les enquêteurs jugent que ces deux dernières hypothèses (classement sans suite ou prescription) sont les plus probables.
Ces révélations interviennent près de deux semaines après le retour en France de DSK après l'abandon par la justice américaine de toutes les poursuites pénales le visant dans l'affaire Nafissatou Diallo, la femme de chambre qui l'avait accusé de tentative de viol à la mi-mai à New York.
L'ancien patron du Fonds monétaire international a prévu de s'exprimer dimanche soir à TF1, chaîne privée française, première occasion pour lui de s'expliquer sur les accusations de crimes sexuels qui ont été lancées contre lui ainsi que sur son avenir politique.
La défense de l'ancien ministre français de l'Économie sur l'antenne de la chaîne la plus regardée de France est très attendue sur l'affaire avec Nafissatou Diallo, mais également sur les accusations de tentative de viol de Tristane Banon.
DSK va s'exprimer alors que ses camarades du Parti socialiste sont engagés dans une primaire qui doit permettre de désigner, avec un vote des sympathisants, le candidat du principal parti d'opposition pour la présidentielle de 2012. Jeudi soir, les six candidats déclarés du PS ont conduit un premier débat télévisé qui a réuni, sans dérapages, près de cinq millions de téléspectateurs. – AfricaLog avec AFP