Le président des Etats-Unis Barack Obama a salué mercredi le partenariat avec la France dans les dossiers libyen et ivoirien, mais a refusé de s'exprimer sur le plan du président Nicolas Sarkozy dans le dossier palestinien, en rencontrant son homologue à New York.
Sollicité par une journaliste qui lui demandait son avis sur la proposition formulée par M. Sarkozy plus tôt à la tribune de l'ONU d'offrir un statut intermédiaire d'Etat observateur à la Palestine afin de désamorcer la crise actuelle, M. Obama s'est contenté de répondre, en français dans le texte, bonjour.
Relancé par une autre journaliste, M. Obama est passé à l'anglais pour affirmer: pas de commentaire.
Le président américain avait auparavant évoqué la nécessité pour son pays et la France de coordonner leurs efforts dans la résolution du conflit israélo-palestinien, en restant très vague dans la formulation.
A la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, M. Sarkozy a proposé mercredi un changement de méthode pour réussir la paix au Proche-Orient, offrant un statut intermédiaire (...) d'Etat observateur à l'ONU pour la Palestine, et un accord définitif de paix en un an.
Il a aussi mis en garde les Palestiniens et les Etats-Unis contre un bras de fer au Conseil de sécurité, prévenant qu'un veto américain contre la démarche palestinienne visant à obtenir l'admission d'un Etat de Palestine à l'ONU risquerait de déclencher un cycle de violence au Proche-Orient.
L'un des conseillers adjoints de sécurité nationale de M. Obama, Ben Rhodes, a affirmé que les propositions de M. Sarkozy étaient importantes et constructives, mais que les deux dirigeants n'étaient pas d'accord sur le rôle des Nations unies dans le dossier palestinien.
Une action unilatérale via l'ONU pour parvenir à un Etat ne résoudra pas les problèmes des Palestiniens sur le terrain, a-t-il ajouté, rappelant la position défendue par les Etats-Unis depuis le début de ce débat.
Le président Sarkozy est quelqu'un qui dit ce qu'il pense, qui parle directement, qui présente des idées, a remarqué M. Rhodes lors d'un point de presse en fin de journée.
Il a toutefois affirmé que Paris et Washington pouvaient travailler (...) sur la base de la nécessité de relancer les négociations entre Palestiniens et Israéliens, indispensable pour parvenir à une paix durable.
Sur d'autres sujets de politique étrangère, lors de ses déclarations au côté de M. Sarkozy, M. Obama a estimé que le partenariat entre Paris et Washington avait été mis en évidence par le travail extraordinaire que nous avons fait ensemble en Libye, un mois après la chute du régime de Mouammar Kadhafi face à l'avancée des rebelles soutenus par les frappes de l'Otan.
Je veux remercier le président Sarkozy pour son esprit de décision, a ajouté le dirigeant américain.
M. Obama a aussi affirmé que la coopération entre Washington et Paris dans le dossier ivoirien avait permis d'installer au pouvoir le dirigeant dûment élu de ce pays, Alassane Ouattara, après la capture en avril du président sortant Laurent Gbagbo qui refusait de reconnaître les résultats de la présidentielle de novembre 2010. – AfricaLog avec AFP