A l'occasion de la Journée mondiale des enseignants qui est célébrée chaque année le 5 octobre, les Nations Unies ont rendu hommage mercredi aux millions d'éducateurs qui, dans le monde entier, consacrent leur vie à enseigner aux enfants, aux jeunes et aux adultes.
«Nous exprimons une nouvelle fois notre gratitude et notre reconnaissance, pour leurs efforts et leur dévouement, aux enseignantes et aux enseignants qui portent la responsabilité d'éduquer les générations futures et d'édifier ainsi des sociétés fondées sur le développement durable, la paix, la démocratie, les droits de l'homme et l'égalité », déclarent dans un message commun les dirigeants de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova, du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Helen Clark, du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF)), Anthony Lake, de l'Organisation internationale du travail (OIT), Juan Somavia, et de l'Internationale de l'éducation, Fred van Leeuwen.
Le thème de cette année, « Les enseignants pour l'égalité des genres », rappelle qu'il faut accorder une attention particulière à la question des genres dans l'enseignement pour réaliser les objectifs de l'Éducation pour tous (EPT) et les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en s'intéressant en premier lieu à l'accès des filles à l'école.
Dans de nombreuses régions du monde, une faible proportion d'enseignantes signifie moins de filles scolarisées, et encore moins d'enseignantes pour demain. L'éducation des filles et des femmes bénéficie pourtant au développement humain à de nombreux niveaux : moins de décès pendant l'accouchement ; plus d'enfants en bas âge en bonne santé ; plus d'enfants scolarisés ; une meilleure protection des enfants et des femmes contre le VIH et le SIDA, la traite et l'exploitation sexuelle ; et l'autonomisation économique et politique des femmes, ce qui conduit à un développement plus solide et inclusif.
Les Nations Unies estiment qu'il faut élaborer des politiques et des stratégies qui attirent et motivent des femmes et des hommes capables d'enseigner, tout en leur donnant les moyens de mettre en place des environnements d'apprentissage respectant l'égalité des genres.
« Le développement et l'amélioration de l'éducation pour tous exigent de bons enseignants et des mesures incitatives destinées à attirer les enseignants et les enseignantes dans tous les domaines de l'enseignement, tous niveaux confondus. Les garçons et les filles pourront ainsi avoir un modèle positif à suivre tout au long de leur scolarité », écrivent les chefs de l'UNESCO, du PNUD, de l'UNICEF, de l'OIT et de l'Internationale de l'éducation. Les femmes constituent la majorité du corps enseignant dans le primaire : elles représentent 62% du corps enseignant au niveau mondial, mais ce taux peut atteindre 99% dans certains pays. Cependant, avec la féminisation croissante de la profession, les conditions d'emploi, les salaires et le statut se sont dégradés.
« Si l'on veut que les enseignants servent de modèles en matière d'égalité des genres aux garçons et aux filles, dans tous les domaines et à tous les stades de leur scolarité, il faut s'attaquer aux inégalités existant au sein de la profession. Nous devons promouvoir l'égalité des chances si l'on veut que les femmes puissent accéder à des postes de chef d'établissement, de responsable d'institution et de décideur au sein des ministères de l'éducation, et soient plus nombreuses à enseigner les sciences, les mathématiques et la technologie, et que plus d'hommes soient recrutés comme éducateurs aux niveaux préscolaire et primaire », souligne le message des Nations Unies.
Par ailleurs, l'ONU estime qu'il faut élucider les raisons de la pénurie d'enseignantes dans les régions où elle sévit. Elle juge notamment qu'il est indispensable de prendre des dispositions appropriées en matière de protection de la maternité et de congé parental, ainsi que des mesures de protection efficace contre les violences et les sévices sexuels. - Xinhua