Explorer les moyens de faire des élections un outil de cohésion sociale, d’harmonie et de gestion des diversités, tel est l’objectif d’un atelier organisé le 14 octobre à Conakry. C’est une initiative de SVI (Stat View International) qui marque le lancement de l’étude sur la gouvernance en Guinée.
SVI est l’organisation retenue par la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) pour évaluer la gouvernance en Guinée. Yamory Condé, secrétaire général du ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation et les membres du comité de pilotage de l’étude ont assisté à la cérémonie de lancement. Il est indiqué que cette année, CEA en partenariat avec le PNUD, a décidé d’évaluer pour la troisième fois, l’état de la gouvernance en Afrique sous le thème: «Elections et gestion de la diversité en Afrique».
Aliou Barry, directeur général de Stat view international (SVI), a déclaré que les objectifs de cette étude sont entre autres, l’évaluation des progrès accomplis en matière de gouvernance, le recensement des déficits de capacité dans les institutions de gouvernance, l’identification des meilleures pratiques visant à améliorer la gouvernance des pays africains et l’élaboration des recommandations de politiques générales appropriées. Au moment des indépendances, l’Asie de l’Est et l’Afrique étaient au même niveau de développement, a-t-il dit avant d’affirmer que «la lenteur du développement de l’Afrique est liée à la médiocrité de la gouvernance». Plusieurs élections tenues en Afrique ont causé des conflits, des divisions ethniques, des violences politiques, a encore rappelé le directeur de SVI.
Théodore Patsenenoumougabo, conseiller à la gouvernance au PNUD-Guinée a souligné que la construction de la démocratie est un long processus. Selon lui, la gouvernance démocratique ne désigne pas la finalité institutionnelle de la gouvernance, mais elle souligne la nature du processus d’association à la prise de décision. Patsenenoumougabo considère la gouvernance comme une approche qui permet de mieux comprendre l’exercice du pouvoir légitime dans une société donnée. Même que la construction de la démocratie soulève de multiples défis réels à cause des diversités sociologiques et de la faible affirmation de l’identité nationale. Il demande d’engager de large concertation pour que les analyses des conclusions de l’étude traduisent la diversité des opinions des différents acteurs. Il a souhaité que les aspirations des jeunes soient tenues en compte.
Guiermo Mengué de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) a remercié les autorités guinéennes pour avoir accepté de soumettre la Guinée à cette étude d’évaluation de la gouvernance que son institution organise avec le PNUD. Il réaffirme que la bonne gouvernance favorise le progrès social et économique. «Un Etat est jugé compétent s’il garantie la paix et la sécurité. Il est très rare que la paix règne en l’absence de la bonne gouvernance. Sans paix, il ne peut y avoir le développement à long terme. Un Etat compétent créé un environnement politique et juridique propice à la croissance économique et il facilite une répartition équitable du fruit de la croissance», a ajouté M. Mengué. Lequel précise que le rapport sur la gouvernance en Afrique vise à analyser les opinions des citoyens sur l’état de la gouvernance dans leur pays.
M.Yamory Condé du ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation a rappelé qu’en Afrique, les élections sont toujours marquées par des troubles socio-politiques qui affectent les relations entre les populations. La Guinée en serait touchée par ces troubles d’où l’effritement du tissu social et le repli identitaire et régionaliste. M. Condé estime que l’amélioration de la gouvernance contribue à la consolidation de l’unité nationale et la paix. Enfin, il a demandé SVI et le comité de pilotage à produire un rapport de qualité sur la Guinée avant de remercier CEA et PNUD pour leur appui.
CEA évalue périodiquement l’état de la gouvernance en Afrique. Le premier rapport paru en 2005 a couvert 27 pays. Le deuxième publié en 2009 en a touché 35. Pour cette troisième étude, 40 pays africains sont concernés. Ce rapport devra être présenté aux chefs d’Etat et de gouvernement au Forum africain sur la gouvernance prévu en 2012
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