Kadhafi a été tué

Le leader déchu en fuite Mouammar Kadhafi a été tué jeudi dans le dernier assaut contre sa région d'origine Syrte enfin libérée, ont annoncé les nouvelles autorités en parlant d'un «moment historique» pour la Libye après 42 ans de dictature.

«Nous annonçons au monde que Kadhafi est mort aux mains des révolutionnaires» dans la région de Syrte, à 360 km à l'est de Tripoli, a indiqué à la presse le porte-parole officiel du Conseil national de transition (CNT) à Benghazi (est), Abdel Hafez Ghoga.

«C'est un moment historique, c'est la fin de la tyrannie et de la dictature. Kadhafi a rencontré son destin», a-t-il dit. «Sa mort va mettre fin au bain de sang et au martyre de notre jeunesse».

L'annonce de sa mort a donné lieu à des scènes de liesse dans Syrte, à Benghazi et à Tripoli, avec des concerts de klaxons, des tirs de joie et des embrassades.

Confronté à un soulèvement sans précédent contre son régime autoritaire de 42 ans, Mouammar Kadhafi, 69 ans, qui avait dit qu'il voulait mourir en «martyr» en Libye, était en fuite depuis la chute de Tripoli en août.

Plusieurs de ses proches -dont son fils Mouatassim- ont été soit capturés soit sont morts dans la région de Syrte, tombée dans la journée aux mains des forces du CNT après plus d'un mois de combats sanglants, selon les commandants du CNT.

Selon M. Ghoga, l'information de la mort de Mouammar Kadhafi «a été confirmée par nos commandants sur le terrain, ceux-là mêmes qui ont capturé Kadhafi alors qu'il avait été blessé lors de la bataille ce matin à Syrte».

Il a par ailleurs affirmé que «la proclamation officielle de la libération du pays sera annoncée très prochainement. Ce sera fait dès que nous aurons confirmation que toutes les forces pro-Kadhafi à Syrte ont été neutralisées».

«Nous avons également des informations sur un convoi qui était bombardé par l'OTAN alors qu'il fuyait Syrte. Certaines informations font état de la présence des fils de Kadhafi ou une personnalité importante dans ce convoi, nous sommes en train de les vérifier», a ajouté le porte-parole officiel.

L'OTAN a annoncé que des avions de l'Alliance avaient frappé deux véhicules des forces pro-Kadhafi à environ 8h30 (2h30, heure de Montréal) dans les environs de Syrte. Selon l'Alliance, ces véhicules «menaient des opérations militaires et présentaient une menace claire pour les civils».

Un des fils Kadhafi, Mouatassim a été retrouvé mort à Syrte, a indiqué à l'AFP Mohamed Leith, un commandant du CNT qui combattait dans la ville.

«Nous l'avons retrouvé mort. Nous avons mis son corps ainsi que celui du (ministre de la Défense du régime déchu), Aboubakr Younès Jaber, dans une ambulance pour les emmener à Misrata», a indiqué ce commandant.

Selon des combattants à Syrte, le corps de Mouammar Kadhafi a également été transporté à Misrata. Seïf Al-Islam, considéré pendant un temps comme un possible successeur de son père, est toujours en fuite.

La télévision libyenne «Libye Libre» à Tripoli a affirmé de son côté que «Mansour Daou (le chef des services de sécurité intérieure), et Abdallah Senoussi», le chef des renseignements libyens, avaient été aussi capturés à Syrte.

L'AFP a obtenu une photo de Mouammar Kadhafi le visage et les habits en sang. La photo a été prise à l'aide d'un téléphone portable.

À Syrte un combattant, Mohamed Lahouaib Chabane, a affirmé à une journaliste de l'AFP avoir assisté à l'arrestation de Mouammar Kadhafi et indiqué qu'il lui avait pris son arme, un revolver en or.

Selon Khalifa Haftar, un responsable militaire du CNT, «Syrte a été totalement libérée». «Avec la confirmation de la mort de Kadhafi, la Libye est libérée».

Après l'annonce du décès de l'ex-leader libyen, l'Union européenne a salué «la fin d'une ère de despotisme et de répression» en Libye, alors que l'Italie a estimé que «la guerre est finie». La France a salué «la fin de la tyrannie» et la Pologne a souligné que le sort de Mouammar Kadhafi constituait «un avertissement» pour d'autres dictateurs.

Face à l'insurrection lancée le 15 février, le colonel Kadhafi, plus ancien dirigeant arabe et africain, s'était accroché au pouvoir, malgré la pression internationale et les bombardements de l'OTAN. La contestation s'est rapidement transformée en guerre civile et l'ex-leader était entré dans la clandestinité. – AfricaLog avec AFP

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