Le Président de la République vient de prendre un acte qui a suscité une réaction au niveau des partenaires privés de la société concernée.
Ce décret annonce en son article 1er, qu’«Après évaluation de sa situation au regard de son obligation d’assurer la reprise et la continuité de l’activité industrielle ainsi que le paiement du prix de cession des actifs de l’Etat, l’entreprise industrielle connue sous le nom de SOPROCHIM S.A, ex-SOPEC, sise à Kamsar, Région administrative de Boké, fait retour dans le portefeuille de l’Etat.»
Ainsi, «En usant des procédures légales conformément à la loi L/2001/018/AN du 26 décembre 2001, portant adoption et promulgation de la loi sur la reforme des entreprises publiques et le désengagement de l’Etat et son décret d’application D/2001/105/PRG/SGG du 26 décembre 2001, il est autorisé la recherche de repreneurs pouvant assurer le démarrage effectif de cette unité industrielle», stipule l’article 2 de l’acte présidentiel.
Article 3 : Le Ministre de l’Industrie et des Petites et Moyennes Entreprises, le Ministre de l’Economie et des Finances en charge des Privatisations, le Ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Ministre de la Défense nationale et le Ministre en charge de l’Administration du Territoire sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’application du présent décret.
Article : Le présent décret qui abroge toutes dispositions antérieures contraires, prend effet à compter de sa date de signature et sera enregistré et publié au Journal Officiel de la République.
Conakry, le 15 novembre 2011
Professeur Alpha Condé
Précision d’AfricaLog: Ce décret a la particularité de toucher aux intérêts d’un leader politique, en l’occurrence Sidya Touré, actionnaire de la Société Financière et Industrielle du Golf (SOFIG).
Le directeur général de ladite société est sortie de sa réserve ce lundi pour dénoncer «la manière dont les choses se sont déroulées» et qui a abouti à la prise de l’acte présidentiel.
Pour El hadj Mamoudou Condé, «la simple visite de routine de la Ministre de l’Industrie sur les lieux ne devrait pas servir d’alibi» aux autorités ; surtout que, ajoute-t-il, «quand la Ministre s’est rendue dans l’usine, elle a constaté la bonne tenue du matériel. Pour preuve, le moteur a démarré en un ¼ de tour. Et tout le monde sait que cette entreprise était rentable. Nous faisions cinq cent millions de francs guinéens (500 000 000 GNF) de recette par mois. Nous exportions vers l’extérieur nos produits. Par exemple vers la Sierra Leone. Notre marque de cartouche "Simbon" était vraiment appréciée.»
Parlant de la gestion des villas, le directeur général de la SOFIG ne comprend pas un fait: «c’est la seule entreprise qui a été maintenue en l’état parmi toutes les anciennes société d’Etat. Je ne veux pas citer des exemples. Mais avec nous, même un centimètre carré n’a été revendu à des tiers. Nous avons procédé à la clôture de l’ensemble du domaine. Avec tout ça, on n’a trouvé moyen que de dénoncer le contrat, sans autre forme de procès. Nous avons mis les villas en location pour qu’il nous soit facilité l’entretien des lieux.»
A date, ce désormais ex-partenaire souhaiterait qu’il lui soit notifié «ce que je dois à l’Etat, au lieu de fermer la société.»
Sidya Touré n’a pas encore réagi. Tout comme pour le cas des autres sociétés privatisées, dans lesquelles il était actionnaire et qui ont récemment fait retour au portefeuille de l’Etat.
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